Le Devoir

Une oasis culturelle et communauta­ire au coeur du Mile-End

- PHILIPPE RENAUD COLLABORAT­EUR LE DEVOIR

L’été se termine décidément trop tôt pour le Marché des possibles, événement bohème et relaxant se déroulant dans « cette zone gazonnée qui ne porte même pas de nom encore — je ne sais d’ailleurs même pas si, administra­tivement parlant, c’est considéré comme un parc », dit Éric Cazes, directeur des opérations chez Pop Montréal, la structure qui organise, avec le soutien de la mairie d’arrondisse­ment, les activités culturelle­s et gastronomi­ques dans ce lieu dissimulé du Mile-End.

C’est la dernière fin de semaine de la cinquième année d’existence de l’accueillan­t Marché des possibles. Rendez-vous dès vendredi dans ce lopin délimité par les rues Saint-Dominique, Bernard Est et l’avenue Casgrain. Une zone de fraîcheur et de farniente où il fait bon pique-niquer, avec vue sur le viaduc Van-Horne, entouré par les étals des artisans locaux.

C’est l’esprit D.I.Y. et communauta­ire de Pop Montréal qui déteint dans ce petit-parc-qui-n’en-n’est-officielle­ment-pas-encore-un, insiste Cazes : « Comme pour nos marchés Puces Pop, on a la volonté de mettre en valeur les gens, les talents du milieu », avec, comme durant les événements Puces Pop, un espace de choix pour les artisans montréalai­s. « C’est ça, l’idée de base du Marché des possibles, en plus de celle de stimuler ce lieu un peu glauque » juste à l’est de la Main, aujourd’hui investi par les « créatifs » qui travaillen­t dans les anciennes manufactur­es du secteur, reconverti­es en lofts commerciau­x et en studios de création.

Jusqu’à dimanche, donc, les visiteurs rencontrer­ont une poignée d’artisans, les cuisiniers de camions de bouffe de rue invités, les serveurs du bar ainsi que les musiciens (dimanche, place au « pique-nique bluegrass », dès 17 h) et DJ qui feront de l’animation depuis le petit chapiteau.

« J’aime beaucoup avoir l’occasion de jouer en solo pendant cinq ou six heures d’affilée parce que ça me permet de raconter une histoire » avec les disques, commente DJ Lexis, pro- grammateur artistique, organisate­ur des événements 24 h du vinyle et fondateur de la structure Music Is My Sanctuary (MIMS). À lui la tâche de créer une trame sonore à l’atmosphère estivale du Marché : rompus aux rassemblem­ents extérieurs, après avoir programmé une scène au Piknic Électronik, puis joué au Village du Pieddu-Courant plus tôt cette saison, le DJ et animateur d’un excellent balado enregistré en direct dans les studios du Centre Phi assurera l’animation musicale à compter de 17 h aujourd’hui.

Reconnu pour sa vaste collection de disques — et la connaissan­ce approfondi­e de la musique qu’elle contient —, capable de voyager avec une remarquabl­e aisance d’un style musical à l’autre, du jazz au house aux musiques d’Afrique et à tout ce qui se trouve entre ces trois pôles, Lexis mijote une sélection « qui penche plus du côté organique. Jouer comme ça sur un site extérieur, ce n’est pas vraiment l’endroit pour jouer de la musique trop sombre ou trop appuyée, rythmiquem­ent. Je vise plutôt le soul, le funk, le disco de partout à travers le monde, de la musique faite d’abord pour être écoutée et où le facteur dansant n’est pas nécessaire­ment l’objectif. C’est beaucoup ça, le rôle du DJ : essayer de trouver ce qu’il a en commun avec le moment, les gens et le contexte ».

J’aime beaucoup avoir l’occasion de jouer en solo pendant cinq ou six heures d’affilée parce que ça me permet de raconter une histoire DJ LEXIS

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BOILER ROOM CENTRE PHI DJ Lexis

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