Le Devoir

L’immobilier montre des signes de surchauffe

On note toujours une accélérati­on des prix et une surévaluat­ion du marché dans les villes de Vancouver, Victoria, Hamilton et Toronto

- GÉRARD BÉRUBÉ LE DEVOIR

Dans son ensemble, le marché immobilier canadien reste vulnérable pour un huitième trimestre consécutif, alimenté par les habituelle­s poches de surévaluat­ion. À l’opposé, Québec et Montréal continuent de se démarquer, quoique le marché montréalai­s de la revente s’approche du niveau de surchauffe.

Dans son rapport trimestrie­l sur l’état du marché de l’habitation, la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) confirme que le degré de vulnérabil­ité globale du marché résidentie­l canadien demeure élevé, surtout en raison des signes d’accélérati­on des prix et de la surévaluat­ion. C’est surtout le cas pour Victoria, Vancouver, Toronto et Hamilton. « Nous avons détecté des signes particuliè­rement élevés de surévaluat­ion à Vancouver, Victoria et Toronto. Les prix des logements dans ces trois marchés continuent de dépasser le niveau dicté par les facteurs économique­s et démographi­ques fondamenta­ux », écrit la SCHL. À l’autre extrémité du spectre, les marchés à Winnipeg, Ottawa, Québec, Montréal Moncton, Halifax et St. John’s continuent de présenter un degré faible de vulnérabil­ité.

Pour le Grand Montréal, la faiblesse du degré de vulnérabil­ité se maintient pour un sixième trimestre d’affilée. Mais les signaux de surchauffe sur le marché de la revente perçus lors des publicatio­ns précédente­s persistent. « Le ratio ventesnouv­elles inscriptio­ns en données désaisonna­lisées s’est établi à près de 69 % à Montréal au premier trimestre de 2018, ce qui demeure à peine inférieur au seuil problémati­que de 70 %. » S’en remettant aux ventes sur le réseau Centris, « ce ratio a connu une hausse pour un septième trimestre d’affilée, puisque les ventes ont augmenté plus rapidement que les nouvelles inscriptio­ns. Ainsi, le ratio avoisine le seuil de la surchauffe, ce qui maintient une grande pression sur les prix

À Montréal, la faiblesse du degré de vulnérabil­ité se maintient pour un sixième trimestre d’affilée

La SCHL ajoute également que les prix des logements continuent d’augmenter rapidement dans certains quartiers. «Si cette forte hausse devait persister, nous pourrions signaler une accélérati­on des prix dans un prochain rapport », indique-t-elle.

La SCHL définit les signes de vulnérabil­ité comme étant des déséquilib­res sur le marché de l’habitation. Les déséquilib­res se produisent lorsqu’un ou plusieurs indicateur­s de la constructi­on excessive, de la surévaluat­ion, de la surchauffe ou de l’accélérati­on des prix s’écartent nettement de leurs moyennes historique­s, prend-elle soin de préciser. Cette lecture repose sur des données du premier trimestre de 2018 et sur les renseignem­ents sur le marché disponible­s à la fin de juin. Rappelons que de nouvelles règles hypothécai­res prévalent depuis janvier, imposées aux institutio­ns fédérales par le Bureau du surintenda­nt des institutio­ns financière­s. Même pour une mise de fonds d’au moins 20 % permettant de se soustraire à l’assurance hypothèque, les acheteurs potentiels doivent démontrer qu’ils peuvent acquitter leur hypothèque au taux admissible le plus élevé entre le taux hypothécai­re contractue­l majoré de deux points de pourcentag­e et le taux de référence de cinq ans publié par la Banque du Canada.

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