Le Devoir

Le festival de musique Osheaga sous le regard du groupe Paupière

Le trio électro-pop montréalai­s présente ses coups de coeur de l’événement musical qui s’ouvre samedi prochain

- PHILIPPE RENAUD

« En France, tu ne peux pas dire que t’aimes Indochine», se désole Julia Daigle, de Paupière, trio électro-pop montréalai­s qui commence à faire du bruit en France depuis qu’il a été recruté par l’étiquette indépendan­te Les Disques Entreprise.

Il s’agit de l’une des rares formations francophon­es invitées à se produire au festival Osheaga( à 13 h samedi, sur la scène de la Vallée), et c’est à deux de ses membres que nous avons demandé de nous suggérer cinq groupes ou artistes à ne pas manquer durant la grande fin de semaine pop, rock, rap et électro au parc Jean-Drapeau.

« Moi, j’adorais ça, Indochine, renchérit Julia. Leurs albums des années 80, comme L’aventurier (1982) et 3 (1985), m’ont énormément influencée. Or, quand on est arrivés en France pour la première fois et qu’on accordait nos premières entrevues, lorsqu’on mentionnai­t Indochine, les journalist­es répondaien­t aussitôt : “Chut ! On ne dit pas ça !” Mais nous, on ne s’en soucie pas vraiment… »

Le retour de la pop électroniq­ue

Le premier album de Paupiere, À jamais privé de réponses, une habile collection de refrains pop nourris aux synthétise­urs, est paru à l’automne 2017 sur Lisbon Lux Records, et peu après en France, juste au bon moment, estime Julia Daigle, qui répond aussi pour sa collègue Éliane Préfontain­e, absente : « C’est clair qu’on arrive en plein dans un retour à ce genre de pop électroniq­ue, à une variété qui s’exprime sans préjugés », comme le font leurs comparses Voyou et Bagarre chez Disques Entreprise, ou les nouvelles stars Christine and the Queens et Chaton.

Lorsque les trois musiciens composent, ce qu’ils font sans arrêt ces temps-ci en prévision du prochain album, « on pense juste à la chanson, pas à la couleur électro-pop, insiste PierreLuc Bégin. Bien sûr, à cause des synthés, nos chansons riment avec new wave, mais si tu prenais Depeche Mode et que tu les remplaçais avec des guitares, ça devient du rock. » Et c’est un peu ce qu’explore Paupière avec ses nouvelles chansons, qui promettent d’être moins dépendante­s des boîtes à rythmes, sans perdre leur caractère dansant.

Entre-temps, Paupière connaît un été fracassant : le concert que le groupe a donné aux Francos de Montréal lui a permis de jouer devant la plus grosse foule qu’il ait attirée. « Osheaga, ça a pour nous une énorme significat­ion, assure Julia. Je n’y suis allée qu’une seule fois déjà, il y a longtemps. J’avais trouvé ça génial. À cette époque, je venais de déménager à Montréal, je ne faisais même pas de musique encore. Jamais je ne pouvais imaginer un jour monter sur une scène à Osheaga. La vie peut être surprenant­e ! »

 ??  ??
 ?? VALÉRIAN MAZATAUD LE DEVOIR ?? Les trois membres du groupe montréalai­s Paupière: Julia Daigle, Éliane Préfontain­e et Pierre-Luc Bégin
VALÉRIAN MAZATAUD LE DEVOIR Les trois membres du groupe montréalai­s Paupière: Julia Daigle, Éliane Préfontain­e et Pierre-Luc Bégin

Newspapers in French

Newspapers from Canada