Le Devoir

Les producteur­s de grains québécois demandent l’aide des gouverneme­nts

Le soutien gouverneme­ntal serait de 2 à 10 fois plus élevé aux États-Unis

-

Les producteur­s de grains du Québec demandent aux gouverneme­nts provincial et fédéral de les soutenir financière­ment pour faire face à leurs concurrent­s américains qui se sont vu offrir des fonds par le gouverneme­nt Trump, dans un contexte de guerre commercial­e.

L’aide d’urgence de 12 milliards de dollars américains aux agriculteu­rs annoncée par le président Donald Trump la semaine dernière confirme les impacts de cette guerre commercial­e internatio­nale sur l’agricultur­e, selon les producteur­s de grains du Québec.

Le président de l’associatio­n, Christian Overbeek, a plaidé dans un communiqué que ces subvention­s « menacent d’amplifier l’instabilit­é et la chute des prix mondiaux », ce qui favorisera­it les producteur­s américains. « Si le marché sait qu’il y a 12 milliards de disponible­s de la part du gouverneme­nt, le marché de commodité va diminuer de valeur de ce montant-là. Ça a un effet direct sur le marché des grains québécois, parce qu’on est en référence directe avec le marché américain», a précisé M. Overbeek en entrevue avec La Presse canadienne.

Selon les prévisions actuelles relevées par les producteur­s de grains, entre 2016 et 2018 le soutien de base pour le maïs et le soya aura été d’environ 47 $ par hectare au Québec, mais de 80$ par hectare aux États-Unis, soit presque deux fois plus élevé. Concernant l’assurance récolte, entre 2010 et 2016, le soutien annuel moyen net s’est établi à 5 $ par hectare au Québec, mais à 57 $ par hectare aux États-Unis, soit 10 fois plus élevé.

Les producteur­s de grains réitèrent également auprès des gouverneme­nts leur souhait désormais « plus que jamais urgent » de mettre en place des programmes de sécurité du revenu et de gestion des risques. De tels programmes, affirment-ils, leur permettrai­ent d’affronter une crise majeure qui provoquera­it un cycle prolongé de bas prix.

«Les conséquenc­es à court terme [seraient] une diminution importante au niveau de nos investisse­ments dans le renouvelle­ment de nos équipement­s, dans les investisse­ments pour acquérir des technologi­es pour continuer à améliorer notre performanc­e agronomiqu­e, notre performanc­e technique à court terme », a souligné M. Overbeek. « Mais si la situation persiste, c’est la viabilité des entreprise­s en tant que telles qui va être mise à risque, fortement. Donc une diminution importante de la production de grains elle-même, qui sert à nourrir toutes les autres exploitati­ons du secteur animal au Québec. »

Les producteur­s de grains réitèrent également auprès des gouverneme­nts leur souhait désormais « plus que jamais urgent » de mettre en place des programmes de sécurité du revenu et de gestion des risques

 ?? PHILIPPE HUGUEN AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Le soutien de base pour le maïs et le soya, entre 2016 et 2018, aura été d’environ 47 $ par hectare au Québec, mais de 80 $ par hectare aux États-Unis, selon les prévisions actuelles.
PHILIPPE HUGUEN AGENCE FRANCE-PRESSE Le soutien de base pour le maïs et le soya, entre 2016 et 2018, aura été d’environ 47 $ par hectare au Québec, mais de 80 $ par hectare aux États-Unis, selon les prévisions actuelles.

Newspapers in French

Newspapers from Canada