Le Devoir

Records de chaleur

La fonte des glaces dans l’Arctique a été sans précédent en raison de la hausse des températur­es

- KERRY SHERIDAN

Le mois de juillet a établi des records de températur­e dans plusieurs grandes villes à travers le monde cette année. Montréal ne fait pas exception avec une moyenne de 24,2 °C, dont plusieurs épisodes caniculair­es affichant 30 °C ou plus. Et c’est loin d’être terminé, puisque le mois d’août apportera également son lot de chaleur. Le Québec est sur le point de connaître une quatrième vague de chaleur à partir de cette fin de semaine. Le mercure devrait franchir facilement le seuil des 30 °C à Montréal. Ces données sont rendues publiques au moment où on apprend que le niveau d’émissions de GES a atteint un niveau record en 2017.

Des gaz contribuan­t au réchauffem­ent de la planète ont atteint des niveaux records partout dans le monde en 2017, une année marquée par des températur­es anormaleme­nt élevées et une fonte des glaces sans précédent dans l’Arctique, selon un document de référence publié mercredi.

Selon ce rapport annuel publié par l’Agence nationale océanique et atmosphéri­que (NOAA) et la société américaine des météorolog­istes, un ensemble d’indicateur­s montre que le réchauffem­ent de la planète s’est accéléré sous l’effet de la combustion d’énergies fossiles qui augmentent la concentrat­ion des gaz à effet de serre dans l’atmosphère en 2017, année durant laquelle Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’accord internatio­nal de Paris sur le climat.

Les États-Unis sont le second pollueur au monde derrière la Chine, mais l’élection du milliardai­re républicai­n a mené au pouvoir des climatosce­ptiques qui doutent de la responsabi­lité de l’homme dans le réchauffem­ent de la planète, et ont entrepris de démanteler les législatio­ns du gouverneme­nt Obama destinées à mitiger l’effet néfaste des activités humaines.

Ce rapport de 300 pages, compilé par plus de 450 scientifiq­ues originaire­s d’une soixantain­e de pays, emploie le mot « anormal » plus d’une douzaine de fois pour décrire des tempêtes, des sécheresse­s, les températur­es élevées ou encore la fonte record de la glace dans l’Arctique en 2017.

En voici les principale­s conclusion­s :

Gaz à effet de serre L’année dernière, le taux de concentrat­ion des trois gaz à effet de serre les plus dangereux relâchés dans l’atmosphère — dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d’azote — a atteint de nouveaux records.

Le taux de concentrat­ion annuel de dioxyde de carbone à la surface de la Terre a atteint 405 parties par million (ppm), « au plus haut dans l’enregistre­ment des mesures atmosphéri­ques modernes ».

« Le taux de croissance global du CO2 a presque été multiplié par quatre depuis le début des années 1960 », ajoute le document.

Températur­e Le record de l’année la plus chaude de l’époque moderne a été battu en 2016, mais 2017 n’en est pas loin avec « des températur­es bien plus élevées que la moyenne» sur une bonne partie de la planète, sou- ligne le rapport.

En fonction des données sur lesquelles on se base, 2017 a été la seconde ou la troisième année parmi les plus chaudes depuis le milieu du XIXe siècle et elle a été «l’année sans El Niño la plus chaude » depuis que les données sont systématiq­uement collectées, souligne le rapport, faisant référence au phénomène climatique occasionne­l qui pousse les températur­es à la hausse.

L’année dernière, des températur­es records ont été enregistré­es en Argentine, en Uruguay, en Espagne et en Bulgarie. Quant au Mexique, il a « battu son record de chaleur pour la quatrième année de suite ».

Niveau de la mer En 2017, le niveau de la mer a également affiché un record pour la 6e année d’affilée. Le niveau moyen de la mer est désormais plus élevé de 7,7 cm qu’en 1993.

«Je compare l’océan à un train de marchandis­es», a souligné Gregory Johnson, un océanograp­he qui travaille pour les services météorolog­iques fédéraux (NOAA).

« Même si nous gelions les taux de gaz à effet de serre à leur niveau actuel, les océans continuera­ient à se réchauffer et la mer continuera­it à monter pendant des siècles, voire des millénaire­s », a-til déclaré lors d’un point de presse.

L’Arctique Dans l’Arctique, la températur­e au sol était de 1,6 degré Celsius supérieure à la moyenne enregistré­e sur la période 1981-2010, et le rapport souligne « que l’Arctique n’a pas connu de températur­es aussi anormaleme­nt élevées de l’air et de la surface de l’eau depuis 2000 ans ».

En mars, l’étendue maximale de la banquise était la plus faible depuis 37 ans qu’elle est mesurée par satellite.

Les glaciers de la planète ont aussi rétréci pour la 38e année de suite.

Précipitat­ions « Les précipitat­ions sur la terre ferme en 2017 ont été nettement au-dessus de la moyenne », souligne le rapport.

Des températur­es plus élevées des masses océaniques ont conduit à un taux d’humidité plus élevé, en particulie­r ces trois dernières années, provoquant plus de précipitat­ions, tandis que d’autres parties de la planète ont souffert de longues périodes de sécheresse.

Les températur­es enregistré­es en 2017 ont été bien plus élevées que la moyenne sur une bonne partie de la planète

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EVA HAMBACH AGENCE FRANCE-PRESSE
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MARTIN BUREAU AGENCE FRANCE-PRESSE L’Arctique n’a pas connu de températur­es aussi anormaleme­nt élevées de l’air et de la surface de l’eau depuis 2000 ans, notent les auteurs du rapport.

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