Apple vaut plus de 1000 milliards en Bourse
Ce cap symbolique a été franchi peu avant midi à Wall Street
Apple a marqué l’histoire de Wall Street jeudi en devenant la première entreprise privée au monde à franchir le cap des 1000 milliards de dollars en Bourse, une étape couronnant plusieurs décennies de produits qui ont révolutionné notre rapport à la technologie.
Mac, iPod, iPad, iPhone : le groupe né dans un garage en 1976 fait désormais partie du quotidien, la pomme représentant la marque qui a imprimé son empreinte sur la culture populaire. Ce succès se matérialise par des performances records trimestre après trimestre. En Bourse, le titre s’envole. L’action d’Apple a atteint jeudi vers 11h50 le prix de 207,05 $US. À ce prix, la capitalisation boursière du groupe a atteint 1000 milliards $US. C’est une première pour une société privée. Le titre a clôturé la séance à 207,39 $US, en hausse de 2,9 %.
« Apple est une entreprise extraordinaire », résumait récemment Bill Gates lui-même, patron d’un autre mastodonte historique de la haute technologie, et grand rival d’Apple, Microsoft, qui vaut 818 milliards de dollars à Wall Street. « Les géants technologiques font [tous] de très, très gros bénéfices en ce moment, mais Apple en [engrange] l’essentiel », ajoutait-il sur la chaîne CNBC. Après avoir frôlé la faillite dans les années 1990, le groupe a su se réinventer sous la houlette de son ancien patronfondateur, le charismatique Steve Jobs, décédé en 2011. À l’époque, le groupe ne valait « que » 350 milliards de dollars.
Même si techniquement le seuil des 1000 milliards de dollars n’est pas vraiment significatif, les courtiers de Wall Street affectionnent le symbole que représentent les chiffres ronds.
«La barre des 1000 milliards est surtout psychologique, en envoyant au marché un message de croissance et d’importance », remarque Howard Silverblatt, spécialiste des indices pour S&P Dow Jones Indices. Dans la salle de marchés de la banque LBBW à New York, « il n’y a pas eu d’excitation parti- culière », a observé Karl Haeling, spécialiste des marchés pour l’établissement. « Que l’entreprise vaille 990 milliards ou 1000 milliards de dollars en Bourse, cela ne change pas grand-chose pour les investisseurs. C’est surtout la preuve de l’importance qu’a prise Apple [dans l’économie américaine] », ajoute l’analyste.
Désormais dirigé par Tim Cook, le groupe californien a encore manifesté cette semaine sa santé insolente à l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels. Les chiffres donnent le tournis : plus de 90 millions d’iPhone vendus depuis le début de l’année, 53,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires trimestriel pour un bénéfice net de 11,5 milliards.
Porté par son propre succès et par l’engouement pour la haute technologie à Wall Street, le titre d’Apple a bondi de plus de 20% en Bourse depuis le début de l’année. Assis sur de colossales réserves d’espèces, l’entreprise californienne a aussi procédé ces dernières années à de nombreux rachats d’actions, dopant automatiquement la valeur du titre.