Les relations entre Doug Ford et la presse se détériorent
Le gouvernement du Parti progressiste-conservateur de Doug Ford fait l’objet de critiques pour les manières agressives qu’il déploie envers les journalistes affectés à la couverture de la politique ontarienne.
Adversaires politiques, membres de la presse et autres observateurs de l’industrie des médias s’entendent sur le fait que les stratégies d’entraves élaborées par le premier ministre et son cabinet dépassent largement le simple discours partisan auquel on s’attend dans tout environnement politique.
Enterrer les questions des journalistes par des applaudissements d’employés payés et produire de la propagande gouvernementale déguisée en reportage indépendant, disent-ils, représente un détournement de fonds publics et une menace à la démocratie.
Le gouvernement Ford plaide qu’il puise à même le budget du caucus pour financer ses activités sur les réseaux sociaux sous le nom « Ontario News Now ». Deux vidéos ont été produites jusqu’à maintenant pour faire la promotion de messages partisans.
Les progressistes-conservateurs n’ont pas nié avoir utilisé du personnel politique et d’autres employés du gouvernement lors de conférences de presse pour simuler des applaudissements spontanés. Ces mêmes applaudissements coordonnés ont aussi servi à empêcher des journalistes de poser des questions complémentaires.
Les ministres ont tous balayé les critiques du revers de la main, certains en ont même rajouté pour dénigrer les médias, des réactions qui font sonner l’alarme encore plus fort pour les experts.
«Toutes ces tactiques ont pour but d’entraver la responsabilité démocratique, cela affaiblit un bon gouvernement », observe le professeur de l’Université d’Ottawa et cofondateur de Democracy Watch Duff Conacher. «Ça n’aide en rien à faire le ménage en politique comme les conservateurs avaient promis de le faire. En fait, ça favorise les activités malhonnêtes, contraires à l’éthique, opaques et dépensières», ajoute M. Conacher.
Duff Conacher insiste : il faut bien faire la différence entre contrôler son message politique et délibérément se servir de l’argent des contribuables pour fabriquer du matériel qui a l’air de reportages journalistiques, mais qui n’a jamais été soumis à la rigueur et à l’indépendance inhérentes au journalisme.
La première vidéo controversée montre l’une des principales conseillères en communication de Doug Ford livrer un texte à la manière d’une journaliste, mais en vantant les trente premiers jours du gouvernement.
Des employés du gouvernement sont payés pour applaudir durant les conférences de presse, enterrant ainsi les questions des journalistes