L’éthique en mal de moralité
Au sujet de la querelle entre Courville et XYZ, j’aimerais attirer l’attention des lecteurs sur un point passé inaperçu. Outre le fait que Mme Courville a investi les pages du Devoir, et deux fois plutôt qu’une, pour évoquer des faits et conflits qui ne concernaient pas le grand public a priori (la nouvelle en litige n’étant même pas publiée), son appel à l’éthique me semble illégitime.
Prendre la plume pour dénoncer ses collègues dans les journaux ne fait pas la preuve d’un sens élevé de l’éthique. D’autres moyens, plus humains, de traiter l’affaire existaient sans doute. Mme Courville a préféré crier au scandale et s’attirer des faveurs en se posant comme victime d’une situation somme toute fort courante dans tous les conseils d’administration et comités : la discorde. Celle-ci se solde généralement en toute collégialité par l’entente, le compromis ou une séparation à l’amiable.
Peut-on vraiment considérer Mme Courville comme ayant l’autorité morale pour donner des leçons d’éthique à ses collègues ou à ses détracteurs ? Salir publiquement la réputation de nos pairs (dans un milieu précaire et compétitif, qui plus est) me paraît injustifié en soi et même suspect quant aux motivations sous-jacentes. En l’occurrence, le chapeau de la vertu a les bords bien larges. Gabriel Laverdière, chercheur en arts et lettres Le 1er août 2018.