Le Devoir

Le guide de survie de Franz Ferdinand

Le groupe écossais donne la recette gagnante pour perdurer en enchaînant les festivals avant son retour à Osheaga

- PHILIPPE RENAUD COLLABORAT­EUR LE DEVOIR

J’ai toujours dit qu’en concert, la performanc­e du public était aussi importante que celle du groupe sur scène ; l’énergie du public me nourrit. Et tu sais, le fait de jouer depuis longtemps dans ces festivals me permet de bien lire la réaction du public et de savoir ce qui fonctionne ou pas. ALEX KAPRANOS

Avec Arctic Monkeys et The National aussi à l’affiche d’Osheaga, Franz Ferdinand incarne l’époque, aujourd’hui révolue, des grands festivals de musique carburant aux groupes indie rock. Autre époque, nouvelle génération de musiciens, pop, électro et rap prenant d’assaut le haut de l’affiche… Ce qui ne rend surtout pas désuète l’oeuvre des Écossais qui ont lancé cette année l’album Always Ascending. Et puis, on a toujours à apprendre de vétérans comme le chanteur et guitariste Alex Kapranos, qui explique comment survivre au climat festivalie­r : « Règle numéro un : ce n’est pas parce qu’il y a de l’alcool gratuit en backstage que t’es obligé de tout le boire ! »

Sages paroles du chanteur et guitariste, qui, joint à Chicago, se remémore le premier grand festival extérieur de Franz Ferdinand, le (défunt) T in the Park, alors organisé dans un champ au nord d’Édimbourg : « Nous avions roulé dans une vieille camionnett­e pourrie pour nous y rendre. Une fois sur place, la sécurité ne trouvait pas notre nom sur la liste des groupes à l’affiche ! Nous avions tellement hâte d’y jouer, oh my God… Heureuseme­nt, quatre ou cinq coups de fil plus tard, ils nous ont laissé monter sur scène. Et nous revoilà, quinze ans plus tard, à rejouer à Osheaga » dimanche soir, six ans après s’y être produit, juste avant Florence + The Machine d’ailleurs, elle aussi de retour au festival cette année.

« Énergie particuliè­re »

Il adore les festivals, assure le volubile Kapranos, qui ne manque pas d’anecdotes amusantes sur la vie de tournée. « J’adore surtout l’énergie particuliè­re qu’il y a dans ces grands événements, abonde-t-il. J’ai toujours dit qu’en concert, la performanc­e du public était aussi importante que celle du groupe sur scène ; l’énergie du public me nourrit. Et tu sais, le fait de jouer depuis longtemps dans ces festivals me permet de bien lire la réaction du public et de savoir ce qui fonctionne ou pas. Avec le temps et l’expérience, aussi, je suis devenu plus intrépide : je sais comment ça marche, un spectacle. Je me souviens de la première fois que je suis monté sur une scène, j’étais terrifié ! Aujourd’hui, j’ai encore le buzz, l’adrénaline quand vient le temps de donner un concert, mais je n’ai plus peur. Ça améliore la qualité de la performanc­e. »

Seize ans après la création de Franz Ferdinand à Glasgow, quatorze depuis la sortie de leur percutant premier disque Darts of Pleasure (immortel succès Take Me Out), leur son postpunk/art rock a peut-être été supplanté par la vague rap, mais n’a jamais été ringardisé. On devine que

 ?? JOSE MANUEL RIBEIRO AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Always Ascending, le cinquième album de Franz Ferdinand, paru en février dernier, sonne comme le disque d’un groupe qui n’a plus rien à prouver.
JOSE MANUEL RIBEIRO AGENCE FRANCE-PRESSE Always Ascending, le cinquième album de Franz Ferdinand, paru en février dernier, sonne comme le disque d’un groupe qui n’a plus rien à prouver.

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