Le Devoir

Naissance d’un programme de don de rein vivant au Québec

- ROXANNE OCAMPO

Le Québec se dote de son premier programme de don vivant de rein dans le but d’offrir cette procédure à une fréquence qui se rapprocher­a de la moyenne canadienne.

La province est présenteme­nt bonne dernière en matière de transplant­ation de rein prélevé sur une personne vivante. Son objectif est de dépasser d’ici cinq ans le taux national de 15 donneurs par million d’habitants, un ratio à l’heure actuelle deux fois plus élevé que le sien.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a fait l’annonce de cette initiative — assortie d’un financemen­t annuel de 1,5 million de dollars — en conférence de presse au Centre hospitalie­r de l’Université de Montréal (CHUM) vendredi.

Michel Pâquet, néphrologu­e au CHUM, a fait état d’une « grande journée » pour la transplant­ation au Québec. Il a tenu à souligner que la greffe par donneur vivant constitue le meilleur traitement disponible pour les patients souffrant d’insuffisan­ce rénale.

«Il n’y a pas 56 façons de filtrer le sang : il y a la dialyse et il y a la greffe », a-t-il rappelé.

Or, un patient sur deux succombe à sa condition après cinq ans de dialyse. Quant aux greffons provenant de donneurs vivants, leur durée de vie moyenne est de 20 ans, contre 12 ans pour ceux issus de cadavres.

« Le mot “don” prend encore plus sa significat­ion dans le don d’organe vivant », a souligné vendredi le ministre Barrette, qui insiste sur le fait qu’un donneur ne doit pas nécessaire­ment être un membre de la famille du receveur, même si les chances de compatibil­ité sont alors plus importante­s.

Rejoindre la moyenne canadienne demeure néanmoins une cible atteignabl­e en ne convainqua­nt que les proches des patients en besoin de greffe, estime le ministre.

La liste d’attente pour un don de rein compte actuelleme­nt 786 noms au Québec.

Le nouveau programme en sera surtout un de sensibilis­ation, rappelle le ministre : « Les gens ne savent même pas en général qu’on peut faire ça. »

Il sera coordonné par le Centre hospitalie­r de l’Université de Montréal (CHUM), qui s’en est chargé depuis deux ans déjà sous la forme d’un projet-pilote.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le ministre Gaétan Barrette

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