Hassan Rohani accuse Washington de « vouloir lancer une guerre psychologique »
Deux hommes auraient été arrêtés « en flagrant délit » alors qu’ils pilotaient un des drones qui ont explosé
Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, devait réapparaître en public lundi, pour la première fois depuis la tentative d’« attentat » contre lui, mais ne l’a finalement pas fait, tandis que la justice a donné quelques détails sur l’enquête qui soulève des questions.
Lors d’une conférence de presse, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a fait une mise en garde contre toute nouvelle tentative de viser le gouvernement.
La justice « poursuivra, dans le cadre de la loi, ceux qui conspirent contre la paix civile. Que ces faits servent, une fois pour toutes, à mettre un terme à toute tentative de porter atteinte à la paix de façon violente », at-il déclaré.
Le magistrat a qualifié l’incident de samedi de « tentative de magnicide » et de «tentative de massacre». Deux drones, chargés chacun d’un kilo de C4, un puissant explosif militaire, ont explosé à proximité de la tribune présidentielle lors d’une cérémonie militaire, selon les autorités vénézuéliennes.
M. Saab a confirmé que deux hommes avaient été arrêtés « en flagrant délit » alors qu’ils pilotaient un des drones depuis un véhicule à proximité de l’événement, dans le centre de Caracas. Cet engin a explosé après avoir heurté un immeuble, selon les autorités.
Contrairement à ce qu’il avait annoncé, le procureur général n’a pas révélé les identités des personnes interpellées. Pour l’heure, six personnes ont été arrêtées dans cette affaire, d’après le ministre de l’Intérieur, Néstor Reverol.
«On sait d’où ont été pilotés les drones, des preuves y ont été recueillies […]. Tous les auteurs des faits ont été identifiés ainsi que leurs complices », a ajouté le magistrat.
M. Saab a également assuré, sans plus de précisions, que les personnes « qui ont fabriqué les engins » explosifs ont également été identifiées et que « les premières connexions internationales ont été établies ».
Santos nie
À Bogota, le gouvernement colombien a qualifié d’«absurde» l’accusation portée contre le président Santos. « Il y a une autre [accusation] encore plus insolite: selon laquelle je serais de mèche avec le renseignement américain, avec la droite vénézuélienne, à ourdir des complots pour assassiner le président du Venezuela. Voyons ! » a déclaré lundi ce dernier.
Peu après les faits, M. Maduro a mis en cause son homologue colombien, qui doit passer les rênes du pouvoir mardi à son successeur Ivan Duque (droite). « Je n’ai pas de doute que le nom de Juan Manuel Santos est derrière cet attentat », a-t-il assuré, évoquant aussi des « financiers » non identifiés qui résideraient aux États-Unis.
Une marée rouge de partisans du gouvernement avec des portraits du chef de l’État a défilé lundi en fin de journée jusqu’au palais présidentiel de Miraflores. Contrairement à ce qui était annoncé, M. Maduro ne s’est pas montré à l’arrivée du cortège.
Un mystérieux groupe rebelle, baptisé « Mouvement national des soldats en chemise », jusque-là inconnu, a revendiqué l’action dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
Rapidité de la réponse des forces de l’ordre, contradictions dans les déclarations des autorités et éventuelles manipulations: cette affaire soulève de nombreuses questions.
C’est une « tentative de criminaliser ceux qui s’opposent légitimement et démocratiquement et de renforcer la répression », a dénoncé la plateforme d’opposition du Frente Amplio.
Le procureur général n’a pas révélé les identités des six personnes qui ont été arrêtées