Le Devoir

Hassan Rohani accuse Washington de « vouloir lancer une guerre psychologi­que »

Deux hommes auraient été arrêtés « en flagrant délit » alors qu’ils pilotaient un des drones qui ont explosé

- ALEXANDER MARTINEZ

Le président vénézuélie­n, Nicolás Maduro, devait réapparaît­re en public lundi, pour la première fois depuis la tentative d’« attentat » contre lui, mais ne l’a finalement pas fait, tandis que la justice a donné quelques détails sur l’enquête qui soulève des questions.

Lors d’une conférence de presse, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a fait une mise en garde contre toute nouvelle tentative de viser le gouverneme­nt.

La justice « poursuivra, dans le cadre de la loi, ceux qui conspirent contre la paix civile. Que ces faits servent, une fois pour toutes, à mettre un terme à toute tentative de porter atteinte à la paix de façon violente », at-il déclaré.

Le magistrat a qualifié l’incident de samedi de « tentative de magnicide » et de «tentative de massacre». Deux drones, chargés chacun d’un kilo de C4, un puissant explosif militaire, ont explosé à proximité de la tribune présidenti­elle lors d’une cérémonie militaire, selon les autorités vénézuélie­nnes.

M. Saab a confirmé que deux hommes avaient été arrêtés « en flagrant délit » alors qu’ils pilotaient un des drones depuis un véhicule à proximité de l’événement, dans le centre de Caracas. Cet engin a explosé après avoir heurté un immeuble, selon les autorités.

Contrairem­ent à ce qu’il avait annoncé, le procureur général n’a pas révélé les identités des personnes interpellé­es. Pour l’heure, six personnes ont été arrêtées dans cette affaire, d’après le ministre de l’Intérieur, Néstor Reverol.

«On sait d’où ont été pilotés les drones, des preuves y ont été recueillie­s […]. Tous les auteurs des faits ont été identifiés ainsi que leurs complices », a ajouté le magistrat.

M. Saab a également assuré, sans plus de précisions, que les personnes « qui ont fabriqué les engins » explosifs ont également été identifiée­s et que « les premières connexions internatio­nales ont été établies ».

Santos nie

À Bogota, le gouverneme­nt colombien a qualifié d’«absurde» l’accusation portée contre le président Santos. « Il y a une autre [accusation] encore plus insolite: selon laquelle je serais de mèche avec le renseignem­ent américain, avec la droite vénézuélie­nne, à ourdir des complots pour assassiner le président du Venezuela. Voyons ! » a déclaré lundi ce dernier.

Peu après les faits, M. Maduro a mis en cause son homologue colombien, qui doit passer les rênes du pouvoir mardi à son successeur Ivan Duque (droite). « Je n’ai pas de doute que le nom de Juan Manuel Santos est derrière cet attentat », a-t-il assuré, évoquant aussi des « financiers » non identifiés qui résideraie­nt aux États-Unis.

Une marée rouge de partisans du gouverneme­nt avec des portraits du chef de l’État a défilé lundi en fin de journée jusqu’au palais présidenti­el de Miraflores. Contrairem­ent à ce qui était annoncé, M. Maduro ne s’est pas montré à l’arrivée du cortège.

Un mystérieux groupe rebelle, baptisé « Mouvement national des soldats en chemise », jusque-là inconnu, a revendiqué l’action dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

Rapidité de la réponse des forces de l’ordre, contradict­ions dans les déclaratio­ns des autorités et éventuelle­s manipulati­ons: cette affaire soulève de nombreuses questions.

C’est une « tentative de criminalis­er ceux qui s’opposent légitimeme­nt et démocratiq­uement et de renforcer la répression », a dénoncé la plateforme d’opposition du Frente Amplio.

Le procureur général n’a pas révélé les identités des six personnes qui ont été arrêtées

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