Le Devoir

Ciment McInnis perd son président

Hervé Mallet part après à peine deux ans

- GÉRARD BÉRUBÉ

Ciment McInnis perd son président. Nommé au terme d’un recrutemen­t internatio­nal, Hervé Mallet quitte à peine deux ans plus tard sans autre explicatio­n.

Le communiqué qui en fait l’annonce est plutôt laconique. Le président et chef de la direction de McInnis depuis novembre 2016, Hervé Mallet, quitte la société. « Le conseil d’administra­tion tient à souligner le travail accompli pendant la période où M. Mallet a assumé la direction de l’entreprise, et l’en remercie. »

Le chef de la direction financière, Jean Moreau, assurera l’intérim. « M. Moreau s’est joint à McInnis au printemps 2017. Possédant une solide expérience en direction générale d’entreprise, des finances et des opérations, il a oeuvré au sein de plusieurs équipes de direction de sociétés privées et publiques. Connaissan­t déjà parfaiteme­nt McInnis, M. Moreau assurera la continuité des opérations de l’entreprise», souligne la cimenterie gaspésienn­e.

La directrice des communicat­ions, Maryse Tremblay, a ajouté que l’entreprise s’en tenait au communiqué. Et que «la montée en puissance de l’usine», inaugurée en septembre 2017, « se poursuit selon notre planificat­ion», lit-on dans un courriel.

M. Mallet est entré en fonction au terme d’un recrutemen­t internatio­nal amorcé à l’été 2016. Il était alors viceprésid­ent de direction – Amérique du Nord pour Dynacast, une entreprise manufactur­ière comptant 23 usines et 6000 employés à travers le monde. Il est venu remplacer Christian Gagnon, qui a quitté l’entreprise au début d’août 2016. Quelques semaines plus tôt, il avait été révélé que le coût du projet allait atteindre 1,5 milliard de dollars, un dépassemen­t de quelque 400 millions forçant les actionnair­es à remettre la main dans leurs poches, une recapitali­sation qui a donné le contrôle de l’entreprise à la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Puis, en janvier 2018, il a été permis d’apprendre que la Caisse de dépôt et ses partenaire­s auraient fait appel à des conseiller­s afin d’évaluer les options pour l’avenir de la cimenterie, dont sa vente.

Aucun commentair­e à la Caisse

À la Caisse de dépôt et placement du Québec, actionnair­e majoritair­e de la cimenterie, on refuse de commenter ce départ, renvoyant la demande d’informatio­n aux communicat­ions internes chez McInnis. On prend soin d’ajouter qu’il n’altère en rien la réflexion que mène présenteme­nt l’organisati­on quant à un éventuel repreneur pour la cimenterie. « Nous avions effectivem­ent dit publiqueme­nt qu’à long terme, notre objectif n’est pas d’être un opérateur d’une cimenterie », a commenté Maxime Chagnon, directeur principal, Communicat­ions avec les médias et relations publiques. « Nous sommes à évaluer différents scénarios, mais comme c’est toujours le cas, la Caisse ne télégraphi­e jamais au marché ses stratégies ou intentions en matière d’investisse­ment. C’est un processus en continu et nous ne sommes pas pressés. C’est une usine que nous continuons d’améliorer et qui fonctionne très bien. C’est un actif de classe mondiale », a-t-il écrit.

À la Caisse de dépôt et placement du Québec, actionnair­e majoritair­e de la cimenterie, on refuse de commenter ce départ

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