Le Devoir

Québec crée une nouvelle grappe industriel­le

- LIA LÉVESQUE

Que toute l’industrie travaille ensemble, c’est une nécessité de plus en plus. On se rend compte qu’on doit travailler ensemble pour s’améliorer, pour l’innovation. ÉRIC CÔTÉ

Avec la future grappe de l’industrie de la constructi­on, annoncée lundi à Montréal, Québec espère que les partenaire­s de l’industrie pourront davantage se parler et peut-être éviter des conflits comme celui qui a touché les grutiers, en juin.

La ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Dominique Anglade, a confirmé la création d’une grappe industriel­le pour l’industrie de la constructi­on — la 11e grappe. Elle verra officielle­ment le jour à l’hiver 2019. Le budget de mars dernier avait d’ailleurs prévu une somme de 1,4 million sur cinq ans pour former cette grappe. « Les enjeux sont nombreux : on parle du virage numérique, de l’allègement réglementa­ire, de la commercial­isation, de l’exportatio­n, de la formation de la maind’oeuvre, bref, beaucoup de sujets qui vont être abordés et qui vont permettre finalement à ce secteur de se mobiliser », a expliqué la ministre Anglade au cours d’une conférence de presse.

Pourquoi créer une grappe industriel­le ? La ministre énumère les raisons : « Améliorer la productivi­té, favoriser l’innovation, contribuer au rayonnemen­t du Québec à l’internatio­nal et puis avoir la mobilisati­on de l’ensemble des forces et des acteurs ». C’est d’ailleurs une question de modificati­on de la formation de la maind’oeuvre qui avait été à la source du conflit avec les grutiers, en juin dernier, provoquant même une grève illégale.

Interrogée à ce sujet, la ministre a dit croire que le fait que les partenaire­s discuteron­t déjà ensemble au sein d’une même grappe sera de nature à faciliter la compréhens­ion mutuelle. « C’est un mécanisme qui pourrait aider. Ça ne veut pas dire que ça va éviter tous les conflits, mais ça peut certaineme­nt aller dans un sens positif pour éviter ça à l’avenir. »

Plusieurs partenaire­s de l’industrie y ont vu une occasion prometteus­e de dialogue, mais aussi de modernisat­ion de l’industrie et d’innovation. «Que toute l’industrie travaille ensemble, c’est une nécessité de plus en plus. On se rend compte qu’on doit travailler ensemble pour s’améliorer, pour l’innovation », a fait valoir Éric Côté, vice-président principal de la Corporatio­n des entreprene­urs généraux du Québec.

« Il y a une concurrenc­e internatio­nale qui se structure, qui s’intensifie, et qui vient se porter à la conquête de nos marchés, au Québec et au Canada » — d’où la nécessité de la concertati­on au sein d’une grappe industriel­le, a plaidé Benjamin Laplatte, vice-président du Conseil du patronat du Québec.

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