Le Devoir

Vers un déclenchem­ent hâtif des élections ?

Des ténors du PLQ sont favorables à une longue campagne, mais la décision revient à Philippe Couillard

- MARCO BÉLAIR-CIRINO CORRESPOND­ANT PARLEMENTA­IRE À QUÉBEC LE DEVOIR

Des figures influentes du Parti libéral du Québec ont plaidé mardi pour un déclenchem­ent hâtif de la campagne électorale. Parmi elles : le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

L’équipe de Philippe Couillard tirerait avantage d’une longue campagne électorale, croit-il. « Plus on a de temps pour expliquer et démontrer des faits et nos politiques, meilleur c’est pour nous [au] Parti libéral, parce qu’on a un bilan qui est extraordin­aire dans l’histoire politique du Québec. Et nos propositio­ns sont solides et vont donner des résultats. Nous avons la meilleure équipe », a-til déclaré en marge d’une séance du Conseil des ministres mardi.

Questionne­r la CAQ

Selon M. Barrette, la campagne électorale sera l’occasion pour les partis politiques, mais également les médias, de mettre en lumière les incohérenc­es truffant le programme politique de la Coalition avenir Québec — donnée favorite par les maisons de sondages — tout en présentant sans artifices le bilan du gouverneme­nt Couillard. « Un moment, ça doit être exposé», a-t-il dit, fixant les journalist­es.

Le chef caquiste, François Legault, a, depuis quelque temps, la vie facile, déplore l’élu libéral.

Actuelleme­nt, M. Legault s’affaire à «surfer sur tout ce qui est bon pour vous » sans rendre de comptes, a renchéri le leader parlementa­ire du gouverneme­nt, Jean-Marc Fournier.

Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, a pressé les journalist­es d’expliquer les tenants et aboutissan­ts des propositio­ns de la CAQ. «C’est votre travail », a-t-il spécifié.

Couillard cache son jeu

De son côté, le premier ministre Philippe Couillard continuait mardi de faire languir ses adversaire­s, refusant d’afficher sa préférence entre une campagne plus longue (39 jours) ou plus courte (33 jours). En effet, la loi prévoit que la campagne électorale ne dure pas moins de 33 jours et pas plus de 39 jours. « Je suis heureux de vous communique­r, en exclusivit­é, qu’il y aura… une élection générale au Québec le 1er octobre», a-t-il lancé au Devoir, avant de rire de sa plaisanter­ie.

Le chef de la CAQ, François Legault, et le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, invitent tous deux M. Couillard à demander au lieutenant-gouverneur de dissoudre l’Assemblée nationale plus tôt que tard. «J’ai hâte de faire campagne avec ma formidable équipe, [de] présenter nos idées aux Québécois et [de] tourner la page sur 15 ans de gouverneme­nt libéral », a écrit M. Legault sur Twitter. « Des jours de campagne électorale de plus ? Ça nous laissera plus de temps pour présenter nos solutions crédibles!» a lancé M. Lisée dans un gazouillis.

Il ne faut pas s’y tromper : les partis politiques sont déjà « officieuse­ment » en campagne électorale depuis un petit moment, a fait valoir M. Blanchette. Le PLQ n’est pas en reste. «On n’a pas harcelé personne. On a serré des mains. On a eu des sourires», a-t-il précisé à moins de deux mois des élections générales.

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GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE Même si plusieurs ministres sont favorables au déclenchem­ent hâtif de la campagne électorale, Philippe Couillard n’a rien laissé paraître de ses intentions à cet égard.

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