Week-end aux allures de campagne pour le PLQ et la CAQ
Le chef de la CAQ attaque le PLQ sur l’économie, son terrain de prédilection
François Legault sonne la charge contre le Parti libéral du Québec sur le terrain de l’économie, où la Coalition avenir Québec peut «faire plus» et « faire mieux », selon lui.
À 10 jours du coup d’envoi (officiel) de la campagne électorale, le favori des sondages s’est dit prêt à relever « le grand défi économique du Québec » en ce moment : « créer des emplois mieux payés ». « On a une pénurie d’emplois à 30, 40 dollars de l’heure », a-t-il souligné dans un discours économique d’une vingtaine de minutes, dimanche à Shawinigan.
Se présentant comme un « premier ministre économique» en attente, M. Legault dit avoir élaboré des « plans » — dont un favorisant le développement du plein potentiel de chaque Québécois pour lequel il éprouve une grande fierté — dont le déploiement se traduira immanquablement par une hausse du revenu moyen au Québec. « Il n’y a aucune chance que Philippe Couillard travaille sur des solutions parce qu’il ne reconnaît même pas le problème », a soutenu l’homme de 61 ans au milieu d’une scène extérieure aménagée. À un jet de pierre de la tour de la Cité de l’énergie, le chef caquiste a aussi insisté sur la nécessité de trouver de nouveaux débouchés à l’électricité québécoise pour accroître la « richesse » de la « nation québécoise » : une richesse qu’il voit comme un «moyen pour mieux s’occuper de nos enfants, pour mieux s’occuper de nos aînés [et] pour mieux remettre de l’argent dans le portefeuille
M. Legault s’est dit déterminé dimanche à améliorer l'« efficacité » de l’État québécois
des familles de la classe moyenne qui en ont bien besoin ».
D’autre part, M. Legault s’est dit déterminé dimanche à améliorer l'« efficacité » de l’État québécois. « Il y a encore du gaspillage! Il y a encore beaucoup de bureaucratie!» a-t-il lancé quoiqu’avec moins de conviction que durant la campagne électorale de 2014. À 50 jours du scrutin, il a refusé de chiffrer le nombre de postes de fonctionnaires qu’un gouvernement caquiste pourrait abolir dans un premier mandat de quatre ans. « Je ne veux pas vous livrer mon cadre financier aujourd’hui », a-t-il répondu à un journaliste l’interrogeant à ce sujet. Cependant, M. Legault a promis, la main sur le coeur, de ne pas abolir des services à la population s’il est appelé à diriger le prochain gouvernement. « Il n’est pas question de couper des services », a-t-il affirmé sans détour devant une poignée de spectateurs.
Du neuf
Le chef caquiste était entouré dimanche de plus de 90 personnes qui porteront les couleurs de sa formation politique aux quatre coins du Québec. « Je veux vous dire une chose : c’est prenable partout », a-t-il lancé, ajoutant du même souffle ne rien «[tenir] pour acquis». Il s’est engagé à « donner tout ce qu'[il a] » pour « tourner la page sur 15 longues années libérales » dans un discours tenu exclusivement en français — ce qui n’a pas passé inaperçu. M. Legault est persuadé que l’électorat anglophone ne lui en tiendra pas rigueur d’avoir fait une allocution dans la « langue officielle » de l’État québécois à Shawinigan. «Ce dont ils [les anglophones] veulent être certains, c’est qu’il n’y aura pas de référendum sur la souveraineté du Québec. Je suis clair en français et en anglais : jamais un gouvernement de la CAQ ne va organiser un référendum », a-t-il déclaré en anglais.
En cas de victoire ?
Par ailleurs, M. Legault a répété dimanche ne pas vouloir « réfléchir à ce qui va se passer après le 1er octobre ». Du coup, il évaluera la possibilité de participer au Sommet de la Francophonie, en octobre, seulement s’il remporte les élections générales.
En revanche, le chef de la CAQ a indiqué dimanche qu’il stopperait le projet éolien d’Apuiat, même si celui-ci créait de 300 à 400 emplois sur la Côte-Nord, s’il se retrouve derrière les commandes de l’État. « On doit vendre de l’électricité avant d’en fabriquer plus », a-t-il fait valoir.