Le Devoir

Libéraux et caquistes promettent une campagne « positive »

Les élections seront déclenchée­s le 23 août, mais les premières promesses sont déjà lancées

- MARIE-MICHÈLE SIOUI À STOWE, VERMONT LE DEVOIR

Les chefs libéral et caquiste Philippe Couillard et François Legault n’ont pas attendu le déclenchem­ent des élections générales, le 23 août, pour formuler une première promesse. La campagne électorale sera « positive », ontils tous les deux attesté dimanche.

Pas d’attaques personnell­es sur « le caractère ou la personnali­té » et pas de référence à la vie privée: en marge d’une mission politique au Vermont, le premier ministre Philippe Couillard est allé jusqu’à « définir les termes » d’une campagne positive, axée sur « les propositio­ns concrètes ».

« Mais ce n’est pas vrai que la politique n’a pas également un élément de débat contradict­oire», a-t-il tout de suite ajouté.

« Je suis certain […] que M. Legault va critiquer certaines de nos politiques. Est-ce que je peux, moi aussi, critiquer certaines de ses propositio­ns quand elles sont en contradict­ion ou ont un certain manque de cohérence ? », a-t-il demandé.

De Shawinigan, où il tenait un caucus avec ses candidats annoncés, le chef caquiste, François Legault, a formulé le même type d’engagement, non sans décocher une flèche en direction du directeur des relations médias du premier ministre. « Vous avez vu les attaques. Regardez […] Charles Robert ; je ne sais pas s’il dort la nuit, mais à peu près toutes les dix minutes, il envoie quelque chose de négatif [sur son compte Twitter] », a-t-il déclaré dans un point de presse.

Derrière ses airs de «grand sage», Philippe Couillard approuve vidéos, sites Web et autres « publicités négatives » s’en prenant à l’équipe caquiste, a ajouté François Legault.

« On doit mériter [la] confiance en ignorant les campagnes négatives de nos adversaire­s. On doit mériter cette confiance en allant voir les Québécois, avec nos idées, avec notre équipe », at-il continué.

Une campagne longue

Ces idées, les divers partis auront 39 jours pour les présenter aux Québécois. Devant une foule réunie pour souligner la fin du congrès des jeunes libéraux à Montréal, Philippe Couillard a annoncé samedi avoir choisi d’utiliser le nombre maximum de journées de campagne autorisées par la loi.

« J’ai immédiatem­ent constaté que le nombre de jours effectifs de campagne était assez réduit», a-t-il expliqué. La pause de la fête du Travail et l’obligation de se rendre dans la métropole pour trois débats télévisés ne laissaient pas assez de temps au chef libéral pour présenter ses « engagement­s concrets » dans les régions du Québec, a-t-il fait valoir.

Tant mieux, ont répondu tour à tour ses adversaire­s péquistes, caquistes et solidaires. Ils se sont tous dits « prêts » à en découdre avec les troupes libérales, qui commencent la campagne avec un léger désavantag­e sur la CAQ dans les sondages. «On a l’occasion de faire l’histoire », a d’ailleurs souligné François Legault à Shawinigan, en répétant qu’il ne tenait « rien pour acquis ».

«Les risques [d’une longue campagne], c’est qu’il y ait un manque de cohésion », a-t-il néanmoins reconnu. « Mais il n’y en a pas, de manque de cohésion », s’est-il empressé d’ajouter.

Philippe Couillard s’est quant à lui gardé de confirmer la rumeur voulant qu’il ait choisi une campagne longue pour mieux faire trébucher ses adversaire­s — et notamment François Legault. « Si leurs politiques ne sont pas aussi fortes que les nôtres, c’est ce qui peut arriver [qu’ils trébuchent]. Ce que je peux contrôler, c’est la force de nos propositio­ns », a-t-il déclaré. avec Marco Bélair-Cirino

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