Un avenir en otage
Après avoir lu la chronique de Mme Francine Pelletier du 8 août, ce n’est que rage et colère qui ont bouillonné en moi. Alors que l’humanité court à sa perte — une augmentation de 3 °C de la surface de la Terre menacerait de nombreuses villes côtières, de 4 °C transformerait l’Europe en désert aride, de 5° entraînerait un cocktail météorologique digne de la fin des temps, la seule chose dont nos élus semblent se préoccuper est d’offrir à nos concitoyens une bonne bière à une piastre et de rendre à leur pays respectif leur « grandeur » passée. Jusqu’à quelle profondeur nos élus comptent-ils creuser et enfouir leur tête dans les sables bitumineux ? Sur qui déverser mon venin ? Donald Trump, le Brexit, Doug Ford : une majorité des électeurs et électrices de 45 ans et plus ont voté pour ces candidats et cette option, alors que les 18-45 ans les ont rejetés en majorité. En tant que jeune adulte, mon avenir est pris en otage par une génération, celle des baby-boomers, qui, par nostalgie, par peur, par (dés)espoir et bien entendu manipulés et désinformés de toutes parts sur les réseaux sociaux, espère retrouver l’insouciance et la simplicité manichéenne qui ont défini leur époque. D’un côté, les bons. De l’autre, l’Autre, les autres. Indignez-vous ! disait le résistant français Stéphane Hessel — et Dieu sait qu’il n’était pas né de la dernière pluie. Réveillez-vous ! dirais-je. Remontons-nous ensemble les manches ! Et si le réveil est trop dur, rendormez-vous ! et laissez-nous arranger la gabegie que vous avez créée. Sauver le monde de lui-même, telle est notre tâche, nous les millénariaux.
Pierre de Montvalon
Le 12 août 2018