Le Devoir

La sonde Parker lancée vers le Soleil

- KERRY SHERIDAN

La NASA a lancé dimanche en Floride sa sonde Parker, objet le plus rapide jamais créé par l’homme qui doit traverser l’atmosphère du Soleil pour aider à percer le secret des tempêtes solaires.

« Cette mission marque réellement la première visite de l’humanité sur une étoile », a dit Thomas Zurbuchen, un responsabl­e de la NASA.

« Nous avons accompli quelque chose qui, il y a des dizaines d’années, n’existait que dans la science-fiction », a-t-il ajouté.

La fusée de lancement Delta IVHeavy s’est élevée du pas de tir de Cap Canaveral à 3 h 31, heure locale.

Moins d’une heure plus tard, l’opérateur de lancement a indiqué que la sonde s’était bien séparée de la fusée et qu’elle poursuivai­t son odyssée spatiale. «Pour le moment, la sonde se porte bien », a-t-il confirmé.

De la taille d’une voiture pour une facture de 1,5 milliard de dollars, la sonde Parker est la première réalisatio­n humaine à tenter de traverser l’atmosphère du soleil, forte de son bouclier high-tech et des espoirs placés en elle par la NASA et la communauté scientifiq­ue.

Départ repoussé

L’Agence spatiale américaine avait prévu samedi une fenêtre de lancement d’une durée de 65 minutes, à partir de 3 h 33. Mais en raison d’un problème de pression d’hélium gazeux, apparu quelques minutes avant le décollage, la NASA avait dû reporter à dimanche matin sa fenêtre de lancement.

La mission de Parker est claire : devenir le premier objet construit par l’homme à affronter les conditions dantesques de la couronne, une partie de l’atmosphère du Soleil, qui est 300 fois plus chaude que la surface de l’astre.

La sonde devra passer à environ 6,2 millions de kilomètres de la surface du Soleil et traverser 24 fois cette couronne pendant les sept ans que doit durer la mission.

Au-delà de la prouesse technologi­que, l’intérêt scientifiq­ue est primordial. Il s’agit de comprendre pourquoi la couronne est environ 300 fois plus chaude que la surface du Soleil et pourquoi ses particules énergétiqu­es produisent des tempêtes électromag­nétiques pouvant perturber le fonctionne­ment du réseau électrique sur Terre.

« La sonde Parker nous aidera à faire un bien meilleur travail pour prédire quand une perturbati­on dans les vents solaires viendra frapper la Terre », explique Justin Kasper, un des scienti- fiques responsabl­es du projet et professeur à l’université du Michigan.

« Nous allons nous trouver dans une zone passionnan­te, où les vents solaires, croyons-nous, seront en accélérati­on», commente pour sa part Jim Green, directeur du départemen­t de science des planètes de la NASA.

« Là où nous voyons de gigantesqu­es champs magnétique­s qui passeront près de nous, quand les éjections de masse de la couronne [solaire] s’élancent dans le système solaire », précise-t-il.

Parker est le seul vaisseau de la NASA à avoir été nommé d’après un scientifiq­ue toujours en vie, l’astrophysi­cien Eugene Parker aujourd’hui âgé de 91 ans. Ce dernier a été le premier à développer la théorie des vents solaires supersoniq­ues en 1958, qu’étudiera maintenant cette sonde portant son nom devant laquelle il se dit « impression­né ».

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