Le climat, enjeu électoral d’un Québec dépossédé
Jusqu’à quelle extrémité de détérioration du climat, avec la hausse cumulative des gaz à effet de serre (GES) les gouvernements Trudeau et Couillard, sous la pression des grandes entreprises, sont-ils prêts à aller dans leurs soutiens à l’exploitation effrénée de nos ressources ?
Ces deux gouvernements prônent l’exploitation des ressources gazières et pétrolières et en prime pour des compagnies albertaines qui contrôlent 70 % du secteur au Québec. Le tout en prétendant ainsi « assurer » la croissance économique de la province ! Pure folie : le Québec permet l’exploitation même dans ses lacs et rivières ! C’est vraiment honteux et cela mérite la réprobation des électeurs !
Quand serons-nous assez intelligents, sensibles, raisonnables et éthiquement responsables pour prioriser la préservation de la santé : des individus, des populations et des milieux de vie, plutôt que de tout réduire à un prétendu développement économique inféodé aux multinationales et prôné comme une fin en soi ?
Dans le contexte actuel des dérèglements climatiques, les experts stipulent que la grande majorité des ressources d’hydrocarbures doivent rester dans le sol afin que le Canada atteigne ses objectifs de réduction des GES. Il est inacceptable que le gouvernement Trudeau bafoue — en usant avec pure démagogie de doubles discours contradictoires — ses propres engagements : il a annoncé ces derniers jours qu’il réduit ses exigences environnementales dans le domaine de l’exploitation gazière.
Les gouvernements sont-ils devenus des marionnettes, des soustraitants des multinationales en maintenant, notamment, l’illusion qu’il faut développer à tout prix nos hydrocarbures? L’achat avec nos taxes et impôts du pipeline de Trans Mountain s’élevant à 4,5 milliards présage bien mal des orientations pour l’avenir.
Le climat se dérègle de plus en plus. On le constate mondialement. Les événements extrêmes (canicules prolongées, inondations, feux de forêt quasi incontrôlables, sécheresses et désertifications) annoncent, avec la hausse continue des GES, un dangereux effet domino, soit d’énormes risques de points de rupture et de basculement des écosystèmes. C’est un phénomène de non-retour aux conditions passées de climat modéré qui ont favorisé la vie humaine, soulignent nombre de scientifiques dans un article publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Lecture recommandée.
Faut-il que des groupes environnementaux et des ralliements de citoyens poursuivent en justice ces dirigeants pour les décisions irresponsables qui menacent nos droits au maintien des ressources essentielles à la vie (eau, air, sol, forêt, biodiversité) et au bien commun ?
À l’approche de ces doubles élections, nous, citoyens, sommes en droit d’exiger des engagements fermes des partis politiques provinciaux et fédéraux en ce domaine. Comme citoyens, prenons l’initiative de nous informer sur les programmes politiques, d’en débattre et de communiquer nos légitimes revendications aux députés sortants et d’agir dans nos milieux.
La conjonction de tous ces phénomènes de détérioration accrue de notre planète était déjà prévue, dès 1979, comme le souligne le New York Times dans un essai remarquable, nous mentionne Francine Pelletier dans l’article «Sale temps pour notre planète » publié le 8 août en ces pages. Alors, pourquoi cette multiplication de décisions aberrantes de nos dirigeants ?
Faut-il épuiser et détériorer toutes nos ressources pour enfin se rendre compte de la gravité de la crise environnementale et humanitaire ? Il incombe aux dirigeants actuels d’être assez humbles pour démissionner ou bien d’avoir le courage de prendre maintenant les mesures viables pour éviter les dérèglements climatiques prévus. C’est urgent : l’humanité a besoin d’un véritable plan mondial de l’environnement soutenu et appliqué par tous les pays et les peuples du monde. Il faut aimer beaucoup son peuple pour avoir ce courage. Qui l’aura ?
Sinon, ce qui se dessine à l’horizon, c’est la catastrophe pour des milliards d’êtres humains, prédisent les scientifiques ! Et en prime, la poursuite pour des crimes d’écocides contre l’humanité et les générations futures dont les meneurs de ce monde auront à répondre. * Ce texte est cosigné par une vingtaine d’autres personnes, dont les noms se retrouvent sur nos plateformes numériques.