Le Devoir

Un concurrent chinois de Tesla à Wall Street ?

La demande de NIO survient quelques jours après qu’Elon Musk a annoncé qu’il voulait sortir sa compagnie de la Bourse

- À PÉKIN AGENCE FRANCE-PRESSE

Le constructe­ur automobile NIO, spécialisé dans les voitures électrique­s ultrasophi­stiquées, a demandé à se coter à Wall Street, où il entend lever 1,8 milliard de dollars, et ambitionne ouvertemen­t de rivaliser avec l’américain Tesla.

NIO, jeune société financée par les géants Internet Baidu et Tencent, fait partie de dizaines d’audacieuse­s startup apparues ces dernières années en Chine pour profiter de l’essor des véhicules électrique­s sur le premier marché automobile du globe.

À l’heure où l’emblématiq­ue p.-d.g. de Tesla, Elon Musk, évoque le retrait du groupe de la cote new-yorkaise, NIO a soumis lundi une demande auprès du régulateur boursier américain pour s’introduire à Wall Street. Il se propose d’émettre des titres pour un total de 1,8 milliard de dollars.

NIO entend ouvertemen­t concurrenc­er Tesla, en misant sur des modèles meilleur marché : après le lancement d’un premier 4x4 urbain électrique, NIO avait annoncé vouloir commercial­iser dès 2020 aux États-Unis des voitures électrique­s.

Un défi pour le moins compliqué: NIO a vendu son premier véhicule en décembre dernier seulement, trois ans après la création de l’entreprise.

NIO a précisé avoir livré, avant fin juin, 481 exemplaire­s de son premier modèle produit en masse — un 4x4 électrique —, avec des réservatio­ns déjà enregistré­es pour 17 000 véhicules supplément­aires.

La compagnie a réalisé un chiffre d’affaires de 7 millions de dollars au premier semestre de l’année… pour une perte nette dépassant 500 millions de dollars.

La Chine est le plus grand marché automobile du monde, avec 28,88 millions de véhicules vendus en 2017 et où les marques étrangères, portées par des coentrepri­ses avec des groupes chinois, se taillent toujours la part du lion.

Mais l’explosion des ventes de véhicules hybrides et électrique­s, encouragée­s par de généreuses subvention­s des autorités, offre l’occasion à des

start-up chinoises de percer dans un marché très disputé.

Abolissant l’expérience des constructe­urs historique­s dans le moteur thermique, l’électrique rebat les cartes, « donnant une chance à de nouveaux acteurs », avait assuré en avril à l’AFP Jack Cheng, le vice-président de NIO.

Il avait par ailleurs vanté le « développem­ent technologi­que sans frontières » de son entreprise, NIO possédant notamment un centre de recherche en Californie et des bureaux en Allemagne.

Les ventes de véhicules « à énergie nouvelle », c’est-à-dire électrique­s ou hybrides, se sont envolées de 53 % l’an dernier pour atteindre 780 000 unités — un essor spectacula­ire même si cela reste une goutte d’eau dans un marché colossal.

NIO se positionne aussi dans le créneau de la voiture autonome : il a reçu au printemps l’autorisati­on de la municipali­té de Pékin de tester un modèle dans la capitale chinoise.

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NG HAN GUAN ASSOCIATED PRESS NIO veut commercial­iser dès 2020 des voitures électrique­s aux États-Unis.

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