La guerre tarifaire touchera les paniers d’épicerie, prévient Metro
L’épicier Metro subit déjà la pression des fournisseurs pour accepter des hausses de prix attribuables à la récente guerre tarifaire avec les États-Unis, et les consommateurs devraient s’attendre à voir leur facture grimper sensiblement, a prévenu mercredi son chef de la direction.
« Nous commençons à recevoir des demandes de certains fournisseurs qui sont touchés — et dont les produits seront touchés — par les nouveaux tarifs », a expliqué mercredi Éric La Flèche lors d’une conférence téléphonique avec les analystes, après la publication des résultats du troisième trimestre de l’entreprise.
Le gouvernement canadien a imposé, le 1er juillet, des droits de douane sur plusieurs produits de fabrication américaine, y compris le yogourt, le jus d’orange et le sirop d’érable, en représailles aux tarifs imposés par les États-Unis sur l’acier et les produits en aluminium canadiens — qui exercent aussi une pression sur certains producteurs alimentaires canadiens.
La société examine actuellement les demandes des fournisseurs et négocie les prix, a indiqué M. La Flèche.
« Si [les demandes] sont légitimes et si elles sont à l’échelle de l’industrie, parfois nous n’aurons pas le choix et nous devrons accepter », a-t-il affirmé, ajoutant que la société avait déjà accepté des augmentations de coûts mineures.
Metro continuera à s’assurer que ses prix de détail sont concurrentiels, a-t-il déclaré, mais il s’attend à ce que la société, ainsi que le marché dans son ensemble, doive accepter certaines augmentations de coûts.
Le salaire minimum de l’Ontario, qui a grimpé à 14 $ l’heure au début de l’année, ajoute une pression supplémentaire sur les prix.
« Nous pensons que l’effet cumulatif de toutes ces pressions sur les coûts devrait commencer à se répercuter sur le commerce de détail, a estimé M. La
L’effet cumulatif de toutes ces pressions sur les coûts devrait commencer à se répercuter sur le commerce de détail ÉRIC LA FLÈCHE
Flèche. Nous commençons tout juste à voir des augmentations de prix mineures — rien d’important. »
Empire, qui exploite sa filiale Sobeys, a publié des perspectives semblables, à la fin de juin, lorsque la société a publié ses plus récents résultats trimestriels. Le chef de la direction de Sobeys, Michael Medline, avait alors déclaré que les tarifs en suspens pourraient entraîner une hausse des prix dans les épiceries, tout en ajoutant que la société essaierait de résister aux augmentations de coûts des fournisseurs.
Résultats inférieurs aux attentes
Metro a dévoilé mercredi des profits plus faibles que prévu au dernier trimestre, le premier à profiter de la contribution de la chaîne de pharmacies Jean Coutu, dont l’acquisition a été finalisée le 11 mai.
La société a engrangé un profit de 167,5 millions, ou 69 ¢ par action, pour son troisième trimestre clos le 7 juillet. Cela se comparait à un bénéfice de 183 millions, ou 78 ¢ par action, pour la même période l’an dernier.
Sur une base ajustée, qui exclut notamment les coûts liés aux acquisitions, Metro a gagné 75 ¢ par action au plus récent trimestre, un résultat en hausse par rapport à celui de 70 ¢ par action de la même période de l’année dernière.
Le chiffre d’affaires du troisième trimestre de l’exercice de la société s’est élevé à 4,64 milliards, en hausse par rapport à celui de 4,07 milliards de l’an dernier. Cette augmentation de 14 % était attribuable en partie à l’acquisition du Groupe Jean Coutu.