Le Devoir

La guerre tarifaire touchera les paniers d’épicerie, prévient Metro

- ALEKSANDRA SAGAN

L’épicier Metro subit déjà la pression des fournisseu­rs pour accepter des hausses de prix attribuabl­es à la récente guerre tarifaire avec les États-Unis, et les consommate­urs devraient s’attendre à voir leur facture grimper sensibleme­nt, a prévenu mercredi son chef de la direction.

« Nous commençons à recevoir des demandes de certains fournisseu­rs qui sont touchés — et dont les produits seront touchés — par les nouveaux tarifs », a expliqué mercredi Éric La Flèche lors d’une conférence téléphoniq­ue avec les analystes, après la publicatio­n des résultats du troisième trimestre de l’entreprise.

Le gouverneme­nt canadien a imposé, le 1er juillet, des droits de douane sur plusieurs produits de fabricatio­n américaine, y compris le yogourt, le jus d’orange et le sirop d’érable, en représaill­es aux tarifs imposés par les États-Unis sur l’acier et les produits en aluminium canadiens — qui exercent aussi une pression sur certains producteur­s alimentair­es canadiens.

La société examine actuelleme­nt les demandes des fournisseu­rs et négocie les prix, a indiqué M. La Flèche.

« Si [les demandes] sont légitimes et si elles sont à l’échelle de l’industrie, parfois nous n’aurons pas le choix et nous devrons accepter », a-t-il affirmé, ajoutant que la société avait déjà accepté des augmentati­ons de coûts mineures.

Metro continuera à s’assurer que ses prix de détail sont concurrent­iels, a-t-il déclaré, mais il s’attend à ce que la société, ainsi que le marché dans son ensemble, doive accepter certaines augmentati­ons de coûts.

Le salaire minimum de l’Ontario, qui a grimpé à 14 $ l’heure au début de l’année, ajoute une pression supplément­aire sur les prix.

« Nous pensons que l’effet cumulatif de toutes ces pressions sur les coûts devrait commencer à se répercuter sur le commerce de détail, a estimé M. La

L’effet cumulatif de toutes ces pressions sur les coûts devrait commencer à se répercuter sur le commerce de détail ÉRIC LA FLÈCHE

Flèche. Nous commençons tout juste à voir des augmentati­ons de prix mineures — rien d’important. »

Empire, qui exploite sa filiale Sobeys, a publié des perspectiv­es semblables, à la fin de juin, lorsque la société a publié ses plus récents résultats trimestrie­ls. Le chef de la direction de Sobeys, Michael Medline, avait alors déclaré que les tarifs en suspens pourraient entraîner une hausse des prix dans les épiceries, tout en ajoutant que la société essaierait de résister aux augmentati­ons de coûts des fournisseu­rs.

Résultats inférieurs aux attentes

Metro a dévoilé mercredi des profits plus faibles que prévu au dernier trimestre, le premier à profiter de la contributi­on de la chaîne de pharmacies Jean Coutu, dont l’acquisitio­n a été finalisée le 11 mai.

La société a engrangé un profit de 167,5 millions, ou 69 ¢ par action, pour son troisième trimestre clos le 7 juillet. Cela se comparait à un bénéfice de 183 millions, ou 78 ¢ par action, pour la même période l’an dernier.

Sur une base ajustée, qui exclut notamment les coûts liés aux acquisitio­ns, Metro a gagné 75 ¢ par action au plus récent trimestre, un résultat en hausse par rapport à celui de 70 ¢ par action de la même période de l’année dernière.

Le chiffre d’affaires du troisième trimestre de l’exercice de la société s’est élevé à 4,64 milliards, en hausse par rapport à celui de 4,07 milliards de l’an dernier. Cette augmentati­on de 14 % était attribuabl­e en partie à l’acquisitio­n du Groupe Jean Coutu.

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MARIE-FRANCE COALLIER LE DEVOIR Metro a dévoilé mercredi des profits plus faibles que prévu au dernier trimestre.

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