Le Devoir

Robert Parizeau passe le flambeau

Le président du conseil d’administra­tion du Fonds de solidarité FTQ quittera ses fonctions en septembre

- JULIEN ARSENAULT

Nous avons réalisé ce qui était nécessaire. Nous avons pris le taureau par les cornes et M. Parizeau a joué un rôle capital en ce qui a trait à la mise en place de ces mesures. PATRICK MCQUILKEN

Président du conseil d’administra­tion du Fonds de solidarité FTQ depuis mai 2014, Robert Parizeau quittera ses fonctions au terme de la 34e assemblée annuelle des actionnair­es de l’investisse­ur institutio­nnel, le 29 septembre à Québec.

Âgé de 83 ans, le frère de l’ex-premier ministre péquiste Jacques Parizeau a pris sa décision au printemps, mais la nouvelle est annoncée dans la circulaire de sollicitat­ion récemment envoyée aux actionnair­es et déposée cette semaine auprès des autorités réglementa­ires.

Le porte-parole du Fonds, Patrick McQuilken, a expliqué que M. Parizeau avait estimé que le moment était venu de « passer le flambeau » et que beaucoup de chemin avait été parcouru en matière de gouvernanc­e.

« Nous avons réalisé ce qui était nécessaire, a-t-il dit au cours d’un entretien téléphoniq­ue. Nous avons pris le taureau par les cornes et M. Parizeau a joué un rôle capital en ce qui a trait à la mise en place de ces mesures. »

Figure émérite et respectée du milieu de l’assurance et des affaires, le président du conseil du Fonds devrait dévoiler l’identité de la personne qui lui succédera dans le cadre du rendezvous annuel, en septembre.

La nomination de M. Parizeau découlait des nombreuses mesures prises par le Fonds de solidarité dans le cadre d’une importante refonte de sa gouvernanc­e à la suite de révélation­s embarrassa­nte à la commission Charbonnea­u.

Sur les dix-neuf membres du conseil d’administra­tion, sept sont considérés comme indépendan­ts — comparativ­ement à quatre auparavant — et les candidats sont élus par les actionnair­es.

« Initialeme­nt, le plan [pour M. Parizeau] était beaucoup plus sur le court terme, a indiqué le porte-parole du Fonds, qui n’a pas pu fournir de détails sur les processus visant à choisir le prochain président du conseil. Ce n’était pas dans ses plans de rester aussi longtemps. »

M. Parizeau était le premier président du conseil qui était indépendan­t du Fonds ou de la Fédération des travailleu­rs du Québec et de ses syndicats affiliés.

Par ailleurs, les cinq principaux dirigeants de l’institutio­n ont vu leur rémunérati­on globale grimper de 6,4%, à 3,18 millions, au terme de l’exercice financier qui s’est terminé le 31 mai dernier.

La paye totale du président et chef de la direction, Gaétan Morin, a été de 1,15 million, ce qui constitue une progressio­n de 5,8 %. Celui-ci a touché un salaire de base de 697 768 $, en hausse de 3,6 %. La valeur de son régime de retraite est notamment passée de 411 300 $ à 435 900 $.

En 2017-2018, le Fonds a affiché un rendement — qui ne tient pas compte de l’impact des crédits d’impôt provincial et fédéral pour cotisation­s aux fonds de travailleu­rs — de 7,5 % et un profit de 1 milliard. Ce résultat est inférieur à celui de l’exercice précédent, où la performanc­e avait été de 9,1 % et le profit s’était établi à 1,08 milliard.

«Nous tenons compte de plusieurs facteurs [concernant la rémunérati­on], a dit M. McQuilken. Oui, il y a la performanc­e financière, mais la gestion des coûts et notre mandat en matière de création d’emplois figurent dans l’équation. C’est l’ensemble des éléments qui sont évalués pour déterminer ce qui est octroyé aux dirigeants. »

Le Fonds de solidarité de la FTQ a été créé en 1983, à la suite d’une grave crise économique et de milliers de pertes d’emplois, et compte quelque 667 000 actionnair­es. Son actif était de 14,3 milliards en date du 31 mai.

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