Parcours politiques de Legault et Couillard
François Legault a été ministre de la Santé en janvier 2002, au moment où les études préliminaires de conception du CHUM se terminaient. Selon Robert Lacroix et Louis Maheu (Le CHUM, une tragédie québécoise, 2010), Pauline Marois avait piloté remarquablement ces études en réunissant une équipe d’une cinquantaine de personnes dirigée par Claude Béland.
Le 15 décembre 2001, le ministre Rémy Trudel, successeur de Pauline Marois, reçut le plan directeur du CHUM dont les coûts avaient été évalués à 1 milliard de dollars par les ingénieurs de SNC. Sa construction devait se terminer en 2006. Le site de l’édifice avait été choisi sur recommandation d’experts.
Les choses allaient donc rondement jusqu’à l’arrivée le 30 janvier de François Legault à la tête de la Santé. Selon les auteurs, un blocage s’est alors produit dû au fait que François Legault répondait de moins en moins aux appels de Claude Béland, qui s’impatientait de l’absence de réponse du gouvernement au plan directeur. Le silence de Legault et les élections du 29 avril 2003 mirent fin au projet Marois.
Les libéraux furent élus et, à l’été 2003, le nouveau ministre de la Santé, Philippe Couillard, imposa la dissolution de l’équipe et le rejet de son projet. Huit ans plus tard, il changea le site de l’hôpital et autorisa sa construction en PPP. Son inauguration se fit en 2017, six ans après le début des travaux. Les coûts triplèrent à 2,9 milliards de dollars.
Le 1er octobre, Legault et Couillard postuleront le poste de premier ministre. L’électorat sera-t-il sensible à leurs parcours politiques ? Jean-Marie Desgagné Québec, le 17 août 2018