Le Devoir

Montréal octroie finalement son contrat de recyclage

- MAGDALINE BOUTROS

Un imbroglio administra­tif ne mènera finalement pas des milliers de tonnes de matières recyclable­s de l’île de Montréal vers des sites d’enfouissem­ent.

Au terme d’une séance du conseil municipal qui s’est étirée sur deux jours, les élus montréalai­s ont finalement octroyé, mardi soir, le contrat pour la gestion des résidus de constructi­on et les objets encombrant­s, de même que pour les produits reçus dans les écocentres, à Koncas Recyclage.

L’opposition a accepté de se rallier à la propositio­n de l’administra­tion de Valérie Plante, même si les documents relatifs au contrat de 18,5 millions sur trois ans n’ont pas été soumis à temps.

Ce n’est que lundi matin que le parti d’opposition Ensemble Montréal a pu consulter le dossier. Un seul soumission­naire a été jugé conforme. Sa soumission se situait toutefois 20% audessus de l’estimation établie par les fonctionna­ires, a rappelé le chef de l’opposition, Lionel Perez.

« On n’a pas pu analyser ce dossier selon les règles », s’est-il indigné. « Si on choisit des règles, c’est pour leur donner de l’importance et de la pertinence », at-il rappelé.

En plus d’être bien au-delà de l’estimation, le contrat ne comprend aucune garantie d’exécution, a noté M. Perez. « Si la compagnie fait faux bond, on va être pris dans une crise, a-t-il raillé. On n’a pas de roue de secours, c’est préoccupan­t pour un contrat de trois ans. »

Il a toutefois dit comprendre que l’industrie du recyclage vit des changement­s importants. « On le constate, on le reconnaît », a-t-il mentionné.

Le maire de l’arrondisse­ment de Verdun, Jean-François Parenteau, a insisté sur le caractère urgent de la situation. « On devait passer ce contrat », a-t-il déclaré aux élus montréalai­s. Sinon, au mois de septembre, environ 16 000 tonnes d’objets encombrant­s se seraient retrouvées dans des sites d’enfouissem­ent, a-t-il lancé.

« Je remercie l’ouverture de l’opposition. C’est un imbroglio administra­tif qui s’est produit, pas une erreur de mauvaise foi », a-t-il précisé.

Interrogé par Le Devoir tout juste avant que le conseil municipal lui accorde le contrat, Martin Leclerc, directeur au développem­ent des affaires chez Koncas Recyclage, a toutefois tenu un discours moins alarmiste.

Le contrat de Koncas Recyclage se terminait en juin, a-t-il rappelé. « J’ai accepté de le prolonger jusqu’au mois d’août au même taux à la demande de la Ville », rapporte-t-il, ajoutant qu’il aurait accepté une autre prolongati­on de contrat. « Je ne les aurais pas laissés tomber. »

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