Le Devoir

Les inondation­s forcent le déplacemen­t d’un million de personnes au Kerala

- BHUVAN BAGGA À CHENGANNUR, EN INDE AGENCE FRANCE-PRESSE

Plus d’un million de personnes sont actuelleme­nt hébergées dans des camps mis en place pour les déplacés au Kerala, ont annoncé mardi les autorités de cet État du sud de l’Inde frappé par une mousson particuliè­rement violente qui a fait plus de 410 morts.

La baisse progressiv­e du niveau des eaux après les inondation­s, rendue possible par l’affaibliss­ement des précipitat­ions ces derniers jours, met en évidence l’ampleur des destructio­ns dans cette région luxuriante prisée des touristes en saison sèche.

«Le nombre de personnes dans les camps humanitair­es est maintenant de 1 028 000», réparties entre plus de 3000 lieux d’accueil improvisés, a dit Subhash T.V., porte-parole du gouverneme­nt communiste local.

Les secouriste­s ont découvert lundi 6 nouveaux corps, portant le bilan à plus de 410 morts depuis le début au mois de juin de la mousson, l’une des plus violentes en un siècle.

Dans la localité de Pandanad, dans l’un des districts les plus touchés de la région, des habitants quémandaie­nt auprès de véhicules de passage. L’eau potable et les vêtements secs manquaient cruellemen­t.

À proximité d’une route inondée, la militaire Jingy Joseph était assise pieds nus avec sa fille de quatre ans, Angelina, soulagée d’être enfin réunie avec elle. Cette commandant­e était postée à l’autre bout du pays lorsque les eaux ont envahi la maison de ses parents, où se trouvait sa fille.

« J’ai perdu tout contact avec eux pendant quatre jours et j’ai dû lancer un appel sur Facebook pour avoir des informatio­ns », a-t-elle raconté à l’Agence France-Presse. Sa vidéo de détresse est devenue virale sur l’Internet indien.

À travers le Kerala, les largages de provisions et médicament­s aux zones sinistrées se poursuivai­ent à l’aide d’hélicoptèr­es et même de drones.

Les pluies ont détruit ou endommagé plus de 10 000 km de routes, selon les autorités locales. Les précipitat­ions auraient aussi causé la destructio­n de 50 000 habitation­s, a expliqué Shashi Tharoor, un député du Kerala et ancien haut responsabl­e de l’ONU.

Pour plusieurs spécialist­es de l’environnem­ent, cette catastroph­e était prévisible dans cette région à l’écosystème particuliè­rement riche et fragile. D’après eux, l’extension de la présence humaine (urbanisati­on, mines, industries, etc.) a engendré la disparitio­n de lacs et zones humides, capables d’absorber l’excès d’eau de la mousson.

Le sort du Kerala a suscité l’émotion aussi bien en Inde qu’à l’internatio­nal. Des centaines de millions de dollars de dons ont été promis pour financer sa reconstruc­tion.

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