Une chambre anéchoïque à soi
Quel est le lieu le plus silencieux du Québec ? Probablement une des chambres anéchoïques acoustiques de l’école de musique Schulich de l’Université McGill. Le récent édifice de la rue Sherbrooke à Montréal compte plusieurs de ces laboratoires sourds où des savants des sons, liés au Centre interdisciplinaire de recherche en musique, médias et technologies, conduisent des travaux.
Les parois des salles d’expérimentations absorbent les ondes sonores ou électromagnétiques. Les dispositifs reproduisent des conditions dites de champ libre en bloquant l’écho pouvant perturber les mesures. Voilà l’endroit où le son se cache pour mourir.
L’aménagement d’une grande salle expérimentale assez unique au monde complétera à l’automne la panoplie des labos du son montréalais. Elle est en construction au sous-sol de l’édifice, sur des supports isolants pour l’extraire des bruits et vibrations de la ville. Il sera même possible d’y recréer virtuellement des espaces urbains pour y tester différents paramètres.
« Les recherches dans la rue sont importantes, par contre il y a beaucoup de variabilité : un jour il pleut et l’autre non, explique la psychosacousticienne Catherine Guastavino, professeure de McGill, en faisant visiter les lieux. On aime donc aussi isoler des variables en laboratoire et expérimenter sur des participants. »