Le Devoir

Le PLQ et le PQ livrent deux visions opposées pour les familles

- MARIE-MICHÈLE SIOUI À MONTRÉAL MARCO BÉLAIR-CIRINO À TROIS-RIVIÈRES LE DEVOIR

Les approches du Parti libéral du Québec et du Parti québécois se sont entrechoqu­ées vendredi, quand la première formation a proposé un nouveau chèque aux parents et que la seconde a suggéré de les dispenser de l’achat de fourniture­s scolaires afin que ce soit plutôt les écoles qui s’en chargent.

Sur fond de rentrée scolaire, les visions en faveur de la « liberté de choix », d’une part, et d’un « État fort », d’autre part, se sont confrontée­s.

Dans une maison de Rosemont–La Petite-Patrie, le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, a promis de « libérer les parents de la course au matériel scolaire » en leur offrant la possibilit­é de renoncer au chèque gouverneme­ntal de 100 $ pour l’achat de fourniture­s scolaires afin que les écoles se chargent elles-mêmes de ces emplettes.

Dans un parc de Trois-Rivières — où la Coalition avenir Québec menace de déloger son député, Jean-Denis Girard —, le chef libéral (PLQ), Philippe Couillard, s’est plutôt engagé à accroître le soutien aux parents en leur accordant « le plus rapidement possible » une allocation supplément­aire de 150 $ à 300 $ par année par enfant de 4 à 16 ans. Nulle obligation d’utiliser cet argent pour la progénitur­e : les parents pourraient par exemple le consacrer à une escapade amoureuse qui les « aide après avec les enfants dans la pression de la vie quotidienn­e », a illustré Philippe Couillard.

L’allocation s’ajouterait aux 100 $ non imposables que reçoivent les parents depuis la rentrée de 2017, en vertu d’une annonce rétroactiv­e formulée en novembre de la même année. Le montant du chèque fluctuerai­t en fonction du revenu familial, de 300 $ (pour un revenu de 75 000 $ ou moins) à 150 $ (110 000 $ ou plus). Le PLQ évalue le coût de cette promesse électorale à 380 millions par année.

La « liberté de choix »

Au cours de l’annonce, Philippe Couillard s’est fait le défenseur de la «liberté de choix » dans l’utilisatio­n des aides financière­s gouverneme­ntales. « Il y en a pour qui l’État doit s’occuper de tout pour les jeunes et macroscopi­quement dans leur vie : tu vas faire ça, tu vas acheter ça, tu vas envoyer ton enfant là », a-t-il dénoncé. « Les gens, avec raison, veulent avoir un espace de libre arbitre. Et c’est fondamenta­l pour notre philosophi­e politique. Quand on dit “libéral”, “liberté”, ça correspond également à la liberté de faire des choix. Dans quel milieu de garde je vais envoyer mon enfant, dans quel type d’école je vais envoyer mon enfant, quel type d’alimentati­on je vais donner à ma famille. Le rôle de l’État, c’est de donner un éventail de choix », a-t-il soutenu.

Le PQ a plutôt fait l’éloge d’un État qui « redonne du temps aux familles ». Si les parents venaient à renoncer à leur chèque de 100 $ pour confier l’achat de fourniture­s scolaires aux écoles de leurs enfants, alors ces établissem­ents pourraient se regrouper, « notamment sous la forme de coops scolaires », afin d’offrir le service, a proposé le parti.

Plus de places en CPE

Les propositio­ns libérale et péquiste se sont rejointes dans les promesses respective­s de créer de nouvelles places en centres de la petite enfance (CPE). Le PQ s’est déjà engagé à ne créer de nouvelles places qu’en CPE, à instaurer un tarif unique de 8,05 $ et à réduire celui-ci à 4 $ pour un deuxième enfant et à 0 $ pour un troisième.

Le PLQ a quant à lui promis vendredi de donner le feu vert à la création, entre 2018 et 2022, de 2000 nouvelles places en services de garde éducatifs à l’enfance dans les milieux de travail ou d’études, dont 1700 en CPE. Il s’agirait là d’une augmentati­on notable du nombre de places en CPE : depuis l’arrivée du gouverneme­nt Couillard en 2014, le nombre de places en garderies non subvention­nées a crû de 44 %, celles en garderies subvention­nées de 8 % et celles en CPE de 10 %.

 ?? JACQUES NADEAU LE DEVOIR ?? Le chef péquiste, Jean-François Lisée, était de passage vendredi matin dans le quartier de Rosemont, à Montréal.
JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le chef péquiste, Jean-François Lisée, était de passage vendredi matin dans le quartier de Rosemont, à Montréal.

Newspapers in French

Newspapers from Canada