Le PLQ et le PQ livrent deux visions opposées pour les familles
Les approches du Parti libéral du Québec et du Parti québécois se sont entrechoquées vendredi, quand la première formation a proposé un nouveau chèque aux parents et que la seconde a suggéré de les dispenser de l’achat de fournitures scolaires afin que ce soit plutôt les écoles qui s’en chargent.
Sur fond de rentrée scolaire, les visions en faveur de la « liberté de choix », d’une part, et d’un « État fort », d’autre part, se sont confrontées.
Dans une maison de Rosemont–La Petite-Patrie, le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, a promis de « libérer les parents de la course au matériel scolaire » en leur offrant la possibilité de renoncer au chèque gouvernemental de 100 $ pour l’achat de fournitures scolaires afin que les écoles se chargent elles-mêmes de ces emplettes.
Dans un parc de Trois-Rivières — où la Coalition avenir Québec menace de déloger son député, Jean-Denis Girard —, le chef libéral (PLQ), Philippe Couillard, s’est plutôt engagé à accroître le soutien aux parents en leur accordant « le plus rapidement possible » une allocation supplémentaire de 150 $ à 300 $ par année par enfant de 4 à 16 ans. Nulle obligation d’utiliser cet argent pour la progéniture : les parents pourraient par exemple le consacrer à une escapade amoureuse qui les « aide après avec les enfants dans la pression de la vie quotidienne », a illustré Philippe Couillard.
L’allocation s’ajouterait aux 100 $ non imposables que reçoivent les parents depuis la rentrée de 2017, en vertu d’une annonce rétroactive formulée en novembre de la même année. Le montant du chèque fluctuerait en fonction du revenu familial, de 300 $ (pour un revenu de 75 000 $ ou moins) à 150 $ (110 000 $ ou plus). Le PLQ évalue le coût de cette promesse électorale à 380 millions par année.
La « liberté de choix »
Au cours de l’annonce, Philippe Couillard s’est fait le défenseur de la «liberté de choix » dans l’utilisation des aides financières gouvernementales. « Il y en a pour qui l’État doit s’occuper de tout pour les jeunes et macroscopiquement dans leur vie : tu vas faire ça, tu vas acheter ça, tu vas envoyer ton enfant là », a-t-il dénoncé. « Les gens, avec raison, veulent avoir un espace de libre arbitre. Et c’est fondamental pour notre philosophie politique. Quand on dit “libéral”, “liberté”, ça correspond également à la liberté de faire des choix. Dans quel milieu de garde je vais envoyer mon enfant, dans quel type d’école je vais envoyer mon enfant, quel type d’alimentation je vais donner à ma famille. Le rôle de l’État, c’est de donner un éventail de choix », a-t-il soutenu.
Le PQ a plutôt fait l’éloge d’un État qui « redonne du temps aux familles ». Si les parents venaient à renoncer à leur chèque de 100 $ pour confier l’achat de fournitures scolaires aux écoles de leurs enfants, alors ces établissements pourraient se regrouper, « notamment sous la forme de coops scolaires », afin d’offrir le service, a proposé le parti.
Plus de places en CPE
Les propositions libérale et péquiste se sont rejointes dans les promesses respectives de créer de nouvelles places en centres de la petite enfance (CPE). Le PQ s’est déjà engagé à ne créer de nouvelles places qu’en CPE, à instaurer un tarif unique de 8,05 $ et à réduire celui-ci à 4 $ pour un deuxième enfant et à 0 $ pour un troisième.
Le PLQ a quant à lui promis vendredi de donner le feu vert à la création, entre 2018 et 2022, de 2000 nouvelles places en services de garde éducatifs à l’enfance dans les milieux de travail ou d’études, dont 1700 en CPE. Il s’agirait là d’une augmentation notable du nombre de places en CPE : depuis l’arrivée du gouvernement Couillard en 2014, le nombre de places en garderies non subventionnées a crû de 44 %, celles en garderies subventionnées de 8 % et celles en CPE de 10 %.