L’épineuse question religieuse
Le chef libéral Philippe Couillard estime que la question des accommodements religieux «est close», mais à l’aube des élections, rien ne semble à ce point clair. Non seulement les tribunaux ont-ils confirmé à deux reprises la suspension de l’article charnière de la Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse, mais les partis d’opposition se sont tour à tour engagés à sabrer cette loi qui prévoit la prestation et la réception de services « à visage découvert ».
Québec n’a pas contesté les jugements dépouillant sa loi, disant préférer se concentrer sur la défense de l’affaire «sur le fond». Reste à voir s’il aura l’occasion de le faire. S’il est élu, le Parti québécois compte interdire aux personnes en situation d’autorité, aux éducateurs en garderie et aux enseignants des niveaux préscolaire, primaire et secondaire d’afficher leurs convictions religieuses, en prévoyant néanmoins un droit acquis. La Coalition avenir Québec souhaite adopter une charte de la laïcité interdisant le port de signes religieux aux employés de l’État en position d’autorité coercitive (juges, policiers, gardiens de prison) et aux enseignants. Québec solidaire accepte quant à lui le port de signes religieux par les agents de l’État, « pourvu qu’ils ne servent pas d’instrument de prosélytisme et que le fait de les porter ne constitue pas en soi une rupture avec leur devoir de réserve ».