Le Devoir

L’épineuse question religieuse

- MARIE-MICHÈLE SIOUI

Le chef libéral Philippe Couillard estime que la question des accommodem­ents religieux «est close», mais à l’aube des élections, rien ne semble à ce point clair. Non seulement les tribunaux ont-ils confirmé à deux reprises la suspension de l’article charnière de la Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse, mais les partis d’opposition se sont tour à tour engagés à sabrer cette loi qui prévoit la prestation et la réception de services « à visage découvert ».

Québec n’a pas contesté les jugements dépouillan­t sa loi, disant préférer se concentrer sur la défense de l’affaire «sur le fond». Reste à voir s’il aura l’occasion de le faire. S’il est élu, le Parti québécois compte interdire aux personnes en situation d’autorité, aux éducateurs en garderie et aux enseignant­s des niveaux préscolair­e, primaire et secondaire d’afficher leurs conviction­s religieuse­s, en prévoyant néanmoins un droit acquis. La Coalition avenir Québec souhaite adopter une charte de la laïcité interdisan­t le port de signes religieux aux employés de l’État en position d’autorité coercitive (juges, policiers, gardiens de prison) et aux enseignant­s. Québec solidaire accepte quant à lui le port de signes religieux par les agents de l’État, « pourvu qu’ils ne servent pas d’instrument de prosélytis­me et que le fait de les porter ne constitue pas en soi une rupture avec leur devoir de réserve ».

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