En attendant le virage vers la durabilité
Peu importe la couleur du prochain gouvernement et les querelles partisanes qui reprendront alors, les élus devront faire front commun pour résoudre la crise du recyclage qui frappe le Québec depuis le début de l’année. La province a toujours compté sur l’exportation des matières récupérées par les citoyens, mais la fermeture du marché chinois force les pays occidentaux à revoir en profondeur leurs façons de faire. Peut-être faudrait-il aussi s’attaquer, du même souffle, au suremballage et à l’omniprésence du plastique à usage unique ?
Le parti qui prendra le pouvoir aura aussi la tâche complexe de réviser, mais surtout de bonifier le Plan d’action sur les changements climatiques. Les données officielles ne mentent pas: le Québec est en voie de rater complètement ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) pour 2020.
Tous les partis affirment que la province doit fournir sa part d’efforts pour le climat planétaire, mais comment y parvenir ? Au Québec, la stratégie passe inévitablement par une réduction des GES du secteur des transports, ce qui suppose une accélération de l’électrification des transports, mais aussi une bonification de l’offre de transport collectif et un virage vers davantage de transport actif dans les centres urbains.
Dans ce contexte de lutte contre les énergies fossiles, le Québec doit-il se lancer dans l’exploitation pétrolière et gazière, maintenant qu’une Loi sur les hydrocarbures doit encadrer le développement de cette filière controversée ? Dans ce cas, les enjeux semblent autant environnementaux que sociaux, même si le potentiel du sous-sol québécois semble relativement mince.
Cet enjeu des énergies fossiles pose aussi une question de plus en plus d’actualité: la protection de l’eau potable, dont le Québec est largement pourvu, dans un monde qui a de plus en plus soif.
Les différents projets industriels ou autres qui se développeront sur le territoire au cours des prochaines années pourraient aussi interférer avec la protection des milieux naturels, au moment où l’écart entre les objectifs de conservation pour les milieux marins et terrestres est toujours loin de la réalité.