Travailleurs demandés
L’économie occupe une place centrale dans toutes les campagnes électorales, et l’un des principaux enjeux des élections qui se mettent en branle au Québec devrait être la rareté de maind’oeuvre. Longtemps le sujet de préoccupation de seulement quelques obscurs démographes et actuaires, l’arrivée à l’âge de la retraite de la masse des baby-boomers prend aujourd’hui un tour très concret alors que de plus en plus d’entreprises se plaignent d’être freinées dans leur développement en raison du manque de main-d’oeuvre et qu’explosent les coûts de santé.
Une partie de la solution passe par l’accueil — et une meilleure intégration au marché du travail — d’immigrants. Une autre consistera à mieux mettre en valeur les bras déjà disponibles en réduisant notamment le nombre de jeunes en marge du monde du travail faute d’un diplôme, en facilitant la conciliation travail-famille et en aidant les travailleurs plus âgés qui le voudraient à retarder un peu leur départ à la retraite.
Une autre partie de la solution passe par l’augmentation de la richesse produite par heure travaillée. Immense défi dans presque toutes les économies développées, l’amélioration de la productivité requiert notamment des investissements dans la recherche et l’innovation, ainsi que dans les technologies de l’information, l’automatisation et l’intelligence artificielle. Elle commande aussi une main-d’oeuvre qualifiée capable de maîtriser ces technologies et à laquelle on pourra apprendre à en maîtriser de nouvelles tout au long de sa carrière.
Avec presque 30 % de son économie qui repose uniquement sur ses exportations internationales, le Québec est également directement touché par l’escalade des tarifs commerciaux déclenchée par Donald Trump, surtout que les deux tiers de ces exportations prennent le chemin des États-Unis. Cela ramène, une fois encore, la question de la diversification des marchés d’exportation, vers l’Europe, avec laquelle le Canada a une nouvelle entente de libre-échange, ou vers les économies en rapide expansion, notamment en Asie. La remontée des prix mondiaux des matières premières pourrait aider le Québec dans cette tâche.