LES DIX EXPOSITIONS DE L’AUTOMNE
1. Alexander Calder, un inventeur
radical, Musée des beaux-arts de Montréal, dès le 21 septembre. Lié à Montréal depuis Expo 67 et l’immense Trois disques (L’homme), Calder n’aurait jamais eu droit ici à une exposition d’envergure. Cette première rétrospective en sol canadien rassemblera une centaine d’oeuvres, dont des figurines en fil de fer, des stabiles en tôle et les incontournables mobiles suspendus, ceux par lesquels l’artiste avait fait sienne la quatrième dimension (le temps).
2. Françoise Sullivan, Musée d’art contemporain de Montréal, dès le 20 octobre. Un an et demi après la Galerie de l’UQAM, le MAC honore la longue carrière d’une artiste presque centenaire (dans cinq ans). Cette exposition maison circulera par la suite au Canada, une chose rare pour un projet du MAC.
3. 350 ans de pratiques artistiques
au Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, dès le 15 novembre. Le renouveau opéré au MNBAQ depuis deux ans se déplace dans le plus vieux pavillon, avec la remise en place de la collection d’art ancien et moderne. Pas une mince affaire, d’autant plus que le projet piloté par la conservatrice Anne-Marie Bouchard se veut inclusif, tourné vers les voix laissées de côté par l’histoire de l’art. 4. Anthropocène, Musée des beauxarts du Canada et Musée des beauxarts de l’Ontario, dès le 28 septembre. Portée par les enjeux environnementaux, cette rare exposition simultanée en deux musées, en deux villes (Ottawa et Toronto), est le projet collectif d’Ed Burtynsky, Jennifer Baichwal et Nicholas de Pencier. Photographies et murales de grand format, installations vidéo et de réalité augmentée, ainsi que des films composent le menu.
5. Expositions inaugurales, Museum of Contemporary Art, dès le 22 septembre. Autre rendez-vous ontarien: la réouverture du MoCA, un temps associé à Chantal Pontbriand. Le concept de la Québécoise avorté, voilà enfin qu’aboutit le musée projeté dans 55 000 pieds carrés d’un bâtiment industriel de Toronto. Parmi les quatre expositions qui lui redonnent vie, celle intitulée Believe s’annonce comme une profession de foi.
6. Par la forêt, Musée d’art contemporain des Laurentides, dès le 9 septembre. Autre renouveau muséal, celui opéré discrètement pendant l’été à Saint-Jérôme. Rebaptisé MAC LAU, l’exCentre d’exposition du Vieux-Palais amorce sa 40e année par une expo explorant le territoire, sa mythologie, son bestiaire. Cinq artistes sont réunis dans ce projet qui met en phase le désir du musée de s’inscrire dans sa région.
7. L’architecture en soi et autres
mythes postmodernes, Centre canadien d’architecture, dès le 6 novembre. «Un point de vue inattendu et inhabituel sur des projets canoniques», annonce-t-on du côté du CCA. On parlera bien sûr d’architecture avec des dessins et des maquettes, mais ce sera pour aborder les «enchevêtrements» avec la bureaucratie, le marché et le monde universitaire.
8. Marcel Barbeau, en mouvement,
Musée national des beaux-arts du Québec, dès le 11 octobre. Deux ans après sa mort, le peintre non figuratif aura droit à sa plus importante rétrospective. Elle couvrira tout l’éclectisme de sa carrière, de ses années gestuelles à ses périodes multidisciplinaires, en passant par sa période optique, sans doute sa meilleure.
9. Tout ce que vous désirez et rien de
ce que vous redoutez, DHC/ART, dès le 25 octobre. Sous ce titre, l’artiste slovène Jasmina Cibic transformera le bâtiment central de la DHC. L’oeuvre créée pour l’occasion est un clin d’oeil aux expositions universelles et en particulier à Expo 67. Intrigant projet, un peu casse-cou, tant Cibic dénonce ce dont elle semble se servir, c’est-à-dire les emblèmes politiques et ses clichés.
10. 35 + Prisons in Québec, Musée d’art de Joliette, dès le 6 octobre. Un dialogue entre sculpture (plutôt conservatrice) et intelligence artificielle est au coeur de la principale expo du MAJ. Mais c’en est une autre, de nature sociologique, qui suscite la curiosité. Le projet sculptural de la Montréalaise Sheena Hoszko est né de ses visites de prisons. Le portrait de ce Québec méconnu s’annonce troublant.