Le PQ veut financer les adeptes du covoiturage
— Le Parti québécois s’est engagé lundi à lancer un « Tinder » du covoiturage, une application visant à connecter les conducteurs et les passagers souhaitant partager la route au quotidien et à les récompenser par des incitatifs financiers remis par l’État. Mais dès qu’elle a été annoncée, la mesure a été critiquée par un entrepreneur du secteur des transports. « Ça ne peut pas arriver. […] Ça ne va pas arriver comme ça », a lancé le fondateur de l’entreprise de covoiturage Netlift, Marc-Antoine Ducas, en marge du point de presse auquel il avait été convié. Le PQ souhaite instaurer une prime quotidienne de 8 $ (4 $ pour l’aller et 4 $ pour le retour) pour les conducteurs et les passagers faisant du covoiturage, à condition qu’une distance minimale soit franchie et que le trajet soit fait à l’heure de pointe. Il veut remettre cet incitatif aux utilisateurs d’une application qui serait gérée par l’État, mais aussi à ceux qui utilisent des applications privées. La prime serait réduite à 3 $ de la deuxième à la quatrième année. La mesure, dont le coût est estimé à 313 millions sur quatre ans, permettrait de « retirer 150 000 véhicules des routes du Québec à l’heure de pointe », selon le PQ. « Je ne crois pas que ce soit une bonne idée que l’État se lance dans le développement d’une application mobile », a déclaré Marc-Antoine Ducas, en disant craindre des dépassements de coûts et un manque d’expertise. De plus, le Réseau de transport métropolitain offre déjà un service de covoiturage, au même titre que les plateformes Netlift et covoiturage.ca, a-t-il rappelé. « C’est sûr qu’on va être capables de faire ça », a répliqué le chef péquiste, Jean-François Lisée.