Le Devoir

Le président de la CAQ démissionn­e

Les attaques sur les réseaux sociaux expliquera­ient le départ de Stéphane Le Bouyonnec

- GUILLAUME BOURGAULT-CÔTÉ

Premier accroc dans la campagne caquiste : le président du parti — et candidat dans La Prairie — a causé la surprise mardi en démissionn­ant de son poste… maintenant, en pleine course. Stéphane Le Bouyonnec ne voulait pas qu’une controvers­e qui l’entoure « nuise aux chances » de la Coalition avenir Québec.

« Il est hors de question que je laisse nos adversaire­s politiques se servir de mon parcours profession­nel pour faire des amalgames douteux et ainsi nuire aux chances » de victoire de la CAQ, a écrit Stéphane Le Bouyonnec dans un message publié en fin de journée. Il abandonne aussi sa candidatur­e.

Il y a quelques semaines, il avait quitté ses fonctions à la tête d’une entreprise reconnue pour ses prêts consentis à des taux usuraires. Les activités de l’entreprise étaient légales en Ontario, mais auraient été illégales au Québec. « Il a fait une erreur et l’a reconnue », a répété François Legault à plusieurs reprises mardi.

Selon M. Legault, «il n’y a rien de neuf » dans le dossier de son ex-président qui expliquera­it pourquoi il a attendu que la campagne soit bien commencée pour démissionn­er.

Il semble que M. Le Bouyonnec était victime de messages hostiles sur les réseaux sociaux : l’accumulati­on de ceux-ci l’aurait incité à quitter le navire, a soutenu François Legault en point de presse.

Des rumeurs voulant que les libéraux préparaien­t une campagne de publicité le présentant comme « le shylock de la CAQ » l’auraient aussi convaincu de se retirer, dit-on en coulisses.

« C’est vraiment lui qui a pris cette décision, et il me l’a annoncée [lundi soir] », a expliqué M. Legault. Le chef caquiste ne lui a pas demandé de partir. Mais s’il était prêt à le garder dans son équipe, il n’a pas non plus cherché à le retenir. « J’ai respecté sa décision. » Samedi encore, Stéphane Le Bouyonnec se tenait aux côtés de François Legault lors d’un rassemblem­ent partisan en Montérégie.

«J’ai la conviction profonde d’avoir agi de façon éthique au cours de ma carrière, tant privée que publique, écrit le démissionn­aire dans son message. Cela dit, je m’abstiendra­i de faire des commentair­es supplément­aires concernant la substance de l’enjeu. »

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