Le Devoir

Visa le rouge, tua le bleu

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Où êtes-vous, membres et sympathisa­nts du PQ ? Selon les sondages, bon nombre d’entre vous sont égarés dans les méandres de la CAQ. Pour combattre les libéraux, vous êtes en train de mettre en danger la survie même du parti auquel l’on doit des législatio­ns majeures dans les domaines politique, économique, social et culturel du Québec moderne. Le désir de changement vous aveugle-t-il à ce point ? Si oui, le réveil sera amer au lendemain du 1er octobre, lorsque vous découvrire­z que, dans les faits, le discours de votre nouvelle maîtresse caquiste était aux antipodes de vos conviction­s profondes.

En effet, alors que vous avez toujours soutenu que l’indépendan­ce du Québec constituai­t la solution à l’émergence d’une spécificit­é québécoise, la position nationalis­te et fédéralist­e de Legault conduit vers un cul-de-sac. De plus, fidèles à un partage équitable des ressources autour d’un État fort qui veut maintenir les services publics, vous constatere­z que la CAQ prône des baisses d’impôt qui risquent de compromett­re de tels services tout en ouvrant la porte au privé dans une approche à deux vitesses selon la grosseur du portefeuil­le.

Vous désirez battre les libéraux usés pour les remplacer par une formation politique dont l’usure prématurée se fera sentir rapidement. La solution réside dans les valeurs profondes d’un Québec généreux qui a su partager au lieu de diviser. Je vous invite donc à reconsidér­er votre choix et à revenir au sein d’un parti qui a su gouverner pour l’ensemble, en plaçant le bien commun en avant-plan de ses choix. Pour moi, le PQ reflète bien cette vision d’un Québec où la compassion a toujours été au centre de ses conviction­s. Marcel Perron Neuville, le 27 août 2018

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