Le Devoir

Un 12 août de littératur­e québécoise qui dure

Les ventes de fiction québécoise ont bondi en librairie lors du dernier rendez-vous du livre

- CATHERINE LALONDE

Le succès de la journée «le 12 août, j’achète un livre québécois» dure et perdure. Lors de sa cinquième édition, un dimanche de lourde chaleur, les ventes de fiction québécoise ont été multipliée­s par quatre dans les librairies indépendan­tes, selon les données colligées par Gaspard, le système d’informatio­n sur les ventes de livres.

Les ventes, à +341%, ont été légèrement moins spectacula­ire qu’en 2017 (+390 %). Sauf sur le site leslibrair­es.ca, qui, lui, a dépassé son pic historique de l’an dernier. « Depuis 2015, on constate que ça va bien en librairie indépendan­te», indique Christian Reeves, directeur des ventes Gaspard. « Les chiffres de ventes augmentent de 3 à 5 % par année. Il y a une redynamisa­tion du secteur, et la journée du 12 août en est certaineme­nt l’un des facteurs. »

Un des effets spécifique­s de l’auguste rendez-vous, c’est l’appétit qu’il développe pour la littératur­e, alors que les lecteurs-acheteurs sont en général plus attirés quand ils achètent «made in Québec » par les bandes dessinées et les livres jeunesse.

L’influence des libraires

Littératur­e et fiction ont explosé, avec des ventes de +641 %. Comme si les lecteurs en profitaien­t autant pour sortir de leurs habitudes. Une hypothèse que semble confirmer la très grande variété de titres vendus ce jour-là, qui double par rapport à la moyenne des quatre dimanches précédents. «On achète plus de livres [ce jour-là] en plus grande variété», concluent les données Gaspard. Et pas seulement des nouveautés.

Serait-ce parce que le lecteur s’appuie alors davantage sur les conseils des libraires ? Oui, estime la directrice générale de l’Associatio­n des libraires du Québec, Katherine Fafard. «Les libraires me disent que c’est leur journée préférée, parce qu’elle leur permet de faire leur job : c’est là qu’ils conseillen­t les gens, ceux qui entrent en disant “je veux un livre québécois, je ne sais pas quoi”. Sur le terrain, on me signale que les conseils des libraires et les prix littéraire­s influencen­t beaucoup les choix. » Ce qu’on lit aussi dans les palmarès, où se retrouvent plusieurs lauréats des prix des libraires et des collégiens.

Preuves à l’appui ? Les livres les plus prisés chez les libraires indépendan­ts qui participen­t à Gaspard ont été Le plongeur de Stéphane Larue (Quartanier) — et ce, pour la deuxième année consécutiv­e —, Maisons de verre de Louise Penny (Flammarion Québec), Reine de miel de Simon Paradis (Marchand de feuilles), Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquin (La Peuplade) et La bête creuse de Christophe Bernard (Quartanier).

Dans les magasins des chaînes Renaud-Bray et Archambaul­t, le top 5 est fort semblable. L’enquête d’Armand Gamache de Louise Penny est en tête, suivie du Plongeur, de La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette, du livre de recettes Famille futée 4 d’Alexandra Diaz et Geneviève O’Gleman (Éditions de l’Homme) et, comme «surprise de l’été », selon la directrice du marketing et des communicat­ions, Émilie L. Laguerre, L’allégorie des truites arc-en-ciel de Marie-Christine Charrier (Hurtubise).

Des données Gaspard ressort aussi le remarquabl­e succès du 12 août dans la région du « Grand Québec », où les ventes cette année ont sursauté à +613 %.

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Le plongeur de Stéphane Larue, Maisons de verre de Louise Penny, Reine de miel de Simon Paradis et L’allégorie des truites arc-en-ciel de Marie-Christine Charrier ont été parmi les meilleurs succès de librarie lors du 12 août dernier.

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