Trudeau se dit encouragé par les progrès de la négociation
Pressé par le président américain Donald Trump pour arriver à une entente d’ici la fin de la semaine, le premier ministre Justin Trudeau s’est dit encouragé par les « progrès » réalisés dans les derniers jours par les « partenaires » du Canada dans la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), une « condition essentielle pour continuer à négocier », a-t-il indiqué mardi à Longueuil alors qu’il assistait à une rencontre avec plusieurs grands présidents du Québec inc.
«J’ai parlé, ces derniers jours, aux présidents américain et mexicain, et notre équipe est à Washington aujourd’hui [mardi], a-t-il dit. Nous allons travailler de bonne foi, mais nous n’allons signer qu’un accord qui est bon pour le Canada et pour les Canadiens de la classe moyenne. »
La pression s’est intensifiée sur le Canada en début de semaine après que Washington et Mexico en furent arrivés de manière bilatérale à un accord commercial. Les États-Unis ont par ailleurs menacé Ottawa d’adopter une ligne dure, particulièrement sur l’industrie automobile et le mécanisme de résolution des conflits commerciaux, points de tension dans la renégociation en cours.
Lors d’un court point de presse, M. Trudeau a par ailleurs annoncé qu’il allait continuer à défendre la gestion de l’offre, ce mécanisme de protection de plusieurs productions agricoles canadiennes, que les États-Unis remettent depuis plusieurs années en question.
L’ALENA s’est invité dans la campagne électorale québécoise mardi alors que Jean-François Lisée a invité les autres chefs de parti à signer une déclaration commune pour se porter à la défense de la gestion de l’offre et de l’exception culturelle dans l’accord renégocié. Pour sa part, François Legault a dit vouloir « se battre jusqu’à la dernière minute pour [la] défendre. On n’a pas à être gênés, les Américains subventionnent leur agriculture de toutes sortes de façons, a-t-il dit. Ça fonctionne bien, ce système, pour le lait, les oeufs, la volaille, qu’on doit absolument protéger. J’espère que Couillard le répète régulièrement à Trudeau». La veille, Philippe Couillard a souligné qu’il s’opposerait à un accord sans gestion de l’offre.
Sur les ondes du réseau Fox Business Network, le conseiller principal de Donald Trump en matière d’économie, Larry Kudlow, a rappelé que le Canada pourrait obtenir un très bon accord s’il est prêt à faire des compromis. « Le Canada devrait vraiment regarder ce que les États-Unis et le Mexique viennent juste de conclure comme un exemple de ce qui peut être fait dans des négociations de bonne foi où la volonté de faire des compromis est là dans l’intérêt des deux parties », a-t-il dit en entrevue au réseau Fox Business Network.