Le Devoir

L’activité économique au Québec s’accélère

Malgré les risques que fait peser Washington, la cible pour 2018 pourrait être haussée

- GÉRARD BÉRUBÉ

L’augmentati­on du PIB québécois s’est accélérée en mai, forçant les analystes à refaire leurs calculs. Malgré les risques que fait peser Washington sur le commerce extérieur, la cible de croissance pour 2018 pourrait être révisée à la hausse.

Le PIB du Québec a augmenté de 0,5 % en termes réels en mai, s’ajoutant à la faible poussée de 0,1 % observée en avril. Il s’agit de la cinquième hausse mensuelle d’affilée. L’essentiel du gain vient du secteur des services, la production de biens n’ayant pas bougé. En mai 2018, le niveau d’activité des industries productric­es de biens demeure inchangé, après avoir connu une hausse de 0,8 % en avril. La diminution de l’activité dans les secteurs des services publics (- 5,8 %) et de la fabricatio­n (- 0,3 %) annule la croissance observée dans les secteurs de la constructi­on (+ 3,4 %), de l’extraction minière, de l’exploitati­on en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz (+ 3,5%) et de l’agricultur­e, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (+ 1,9 %) », souligne l’Institut de la statistiqu­e du Québec.

Dans les services, le niveau d’activité a crû de 0,6% en mai, après avoir baissé de 0,2 % en avril. « Si un repli du secteur des services (en particulie­r le commerce de détail) avait causé une stagnation de l’économie du Québec en avril, il en fut tout autrement en mai », a résumé Marc Pinsonneau­lt. L’économiste de la Banque Nationale ajoute que le commerce de détail a plus que regagné le terrain perdu pour atteindre un niveau record en mai. Aussi, « plus de la moitié de la progressio­n mensuelle de 0,6 % de l’ensemble du secteur des services provient des avancées enregistré­es dans d’autres industries. À ce chapitre, ce fut presque l’unanimité, car toutes les industries de services ont affiché un gain en mai, sauf les administra­tions publiques », s’est-il réjoui.

3,2 % après cinq mois

Au cumul, pour l’ensemble des cinq premiers mois, le PIB québécois s’inscrit en hausse de 3,2 % par rapport à la période correspond­ante de 2017, une performanc­e supérieure à celle de 2,7 % affichée par l’économie canadienne dans son ensemble. Parmi les secteurs ayant contribué à cette croissance, ceux de la fabricatio­n et de la constructi­on se démarquent avec une progressio­n de 4,5 % et de 6,4 % respective­ment par rapport aux cinq premiers mois de 2017.

Pour Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins, « la vigueur du PIB réel en mai rehausse les attentes pour le deuxième trimestre de l’année. Alors que l’emploi connaît des ratés depuis plusieurs mois, la croissance économique est bel et bien au rendez-vous. Il faudra patienter jusqu’à la fin de septembre pour connaître les résultats du deuxième trimestre qui seront assurément plus forts que ceux initialeme­nt anticipés ». L’économiste ajoute que les tensions tarifaires alimentées par Washington font planer des risques sur le commerce extérieur. Or même si « la prudence reste de mise concernant les perspectiv­es économique­s du Québec, la cible de 2,3 % du PIB réel établie récemment pour l’année 2018 pourrait être bientôt rehaussée ».

L’essentiel du gain vient du secteur des services, la production de biens n’ayant pas bougé

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