Le Devoir

Après une semaine de campagne, qu’est-ce qui retient le plus votre attention ?

- ANIE SAMSON Anie Samson a été mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension de 2006 à 2017 et l’une des signataire­s du manifeste de la CAQ.

C’est un véritable festival des promesses. J’ai l’impression que c’est le marchand de sable qui passe. Il faut vraiment s’assurer que toutes ces promesses se concrétise­nt par la suite. Ce qui m’a particuliè­rement touché, comme ancienne politicien­ne, c’est le magasinage. Quand on fait de la politique, c’est parce qu’on a une passion, parce qu’on veut changer les choses. Lorsqu’on choisit d’aller dans un parti, c’est que celui-ci doit représente­r nos conviction­s. Et là, on voit une candidate, Gertrude Bourdon, qui magasine avec le Parti québécois, la Coalition avenir Québec et le Parti libéral du Québec pour choisir celui qui va lui en offrir le plus. C’est le genre d’attitude qui fait augmenter le cynisme des citoyens.

Si Justin Trudeau décidait de sacrifier la gestion de l’offre dans le renouvelle­ment de l’ALENA, les partis souveraini­stes pourraient-ils s’en trouver ragaillard­is ?

Tout le Québec doit se serrer les coudes pour défendre la gestion de l’offre. Jean-François Lisée a eu sa meilleure idée de la semaine en demandant aux autres chefs de mettre de côté leurs désaccords politiques pour créer un réel bouclier pour défendre la gestion de l’offre. Si tous les chefs, en campagne électorale, se mettent ensemble pour dire « nous, c’est sérieux, on veut un Québec fort et la gestion de l’offre est intouchabl­e », alors ça va résonner jusqu’à Ottawa. C’est très noble de leur part de mettre leurs divergence­s de côté. Tous les partis vont y gagner.

Sur quel enjeu aimeriez-vous entendre les chefs ?

J’aimerais qu’on me parle de projets qui vont nous emmener plus loin en tant que société. Des projets qui vont réellement changer les choses dans le quotidien des citoyens. Je veux qu’on nous fasse rêver davantage d’un Québec où les possibilit­és sont là pour tous. Il faut commencer à la base. On se réjouit de promettre à des milliers de Québécois qu’ils pourront dorénavant avoir accès à un médecin de famille. Mais c’est chaque Québécois qui devrait avoir accès à un médecin. Il y a des principes non négociable­s. Commençons par atteindre le minimum acceptable pour l’ensemble des Québécois. Et après, faites-nous rêver !

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