Lisée prend ses distances avec PKP
Le chef du PQ propose un crédit d’impôt pour les entreprises qui hausseront le salaire minimum
Jean-François Lisée a marqué une rupture avec son prédécesseur, Pierre-Karl Péladeau, et profité de la fête du Travail lundi pour annoncer qu’un gouvernement péquiste est prêt à mettre sur pied un crédit d’impôt pour aider des entreprises à augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure d’ici les quatre prochaines années.
Les travailleurs ont également été au coeur des engagements de Québec solidaire, qui a promis pour sa part un investissement de 500 millions de dollars sur cinq ans pour aider les employeurs à augmenter le salaire minimum dès le 1er mai 2019. En tournée à Gatineau, QS a rappelé que, de l’autre côté de la rivière des Outaouais, en Ontario, le salaire minimum atteindrait bientôt 15 $ l’heure. « Les gens qui habitent près de la frontière se demandent pourquoi continuer à travailler ici, alors que, de l’autre côté, ils gagneraient plus cher », a fait valoir Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de QS.
À Matane, le chef du PQ s’est positionné en défenseur des droits des travailleurs, marquant ses distances avec Pierre Karl Péladeau, à l’origine d’une dizaine de lockouts depuis qu’il est à la tête de l’empire Québecor.
« D’autres [chefs] ont eu d’autres histoires. Celle-ci est la mienne », a-t-il laissé tomber en anglais. « Je peux parler en mon nom. J’ai toujours été près des mouvements de travailleurs, des enjeux de travail et des enjeux sociaux. Je suis de Thetford Mines, une ville de travailleurs. Ces questions me sont chères [are very close to my heart ] ».
Jean-François Lisée, dont les divergences d’esprit avec Pierre Karl Péladeau l’avaient poussé à qualifier ce dernier de « bombe à retardement » en 2014, avait tout récemment montré des signes d’ouverture envers le grand patron de Québecor, qui tergiversait sur la possibilité d’un retour en politique.
Lundi, il a insisté sur la proximité entre le PQ et les travailleurs en promettant de « mettre fin au scandale permanent du non-respect du salaire minimum ainsi que des heures supplémentaires et des congés non payés ».
« Je serai en bonne posture pour rétablir la justice au nom d’un quart de million de travailleurs au Québec qui se font voler de l’argent tous les mois. Je tiens profondément à corriger cette injustice, et ça en dit long sur moi et sur le Parti québécois», a-t-il répondu, toujours en anglais, à une question portant sur Pierre Karl Péladeau.
Au moyen de vérifications ciblées, et sans ajouter d’inspecteurs aux normes du travail, le PQ entend également contraindre davantage d’employeurs à respecter la loi en payant à leurs employés les heures supplémentaires et fériées travaillées.
Le parti a lui aussi proposé une hausse du salaire minimum, qu’il imposerait de manière graduelle pour éviter, selon son chef, de créer du chômage. Un comité de surveillance serait créé pour mesurer l’impact de l’augmentation du salaire. « Au besoin », un crédit d’impôt ou un fonds de soutien serait mis en place pour soutenir les entreprises.