LES OBSERVATEURS
Le Devoir s’est tourné vers quatre anciens politiciens de toutes allégeances pour connaître leurs impressions sur la campagne en cours. Aujourd’hui, la sympathisante caquiste de la première heure Anie Samson prend la parole. Propos recueillis par Améli Pineda.
Qu’est-ce qui a retenu le plus votre attention durant la dernière semaine de campagne ?
Le fait qu’en 2018 on ne se soit pas élevés au-dessus de la petite politique. Après presque un tiers de la campagne, il n’y a rien pour intéresser le citoyen à la chose politique. Il y a quelques promesses, mais la campagne est surtout marquée par le lynchage dans tous les partis confondus. Les citoyens méritent mieux. En politique, tu peux critiquer, tu peux ne pas être d’accord, mais tu ne peux pas passer une campagne à chercher les squelettes dans le placard de chaque candidat. Il reste encore une vingtaine de jours avant l’élection, alors j’espère entendre davantage de promesses et d’idées.
Le thème de l’immigration a refait surface avec la proposition de François Legault d’abaisser les seuils d’immigration dès 2019. Est-ce une mesure trop radicale ?
C’est facile de dire que c’est une mesure radicale, mais les libéraux ont été au pouvoir dans les quinze dernières années et leur politique n’était visiblement pas la bonne. On dit qu’on a besoin d’immigrants pour pourvoir des postes importants, mais la réalité, c’est qu’on en a déjà des immigrants qui sont prêts à les pourvoir. Je pense aux chauffeurs de taxi qui étaient médecins ou ingénieurs dans leur pays, à qui on a fait croire que leurs compétences seraient reconnues. Ce que la CAQ propose, c’est de réaligner les choses, et pour y arriver, il faut abaisser les seuils temporairement pour s’assurer que les compétences de chaque immigrant qu’on accueille sont pleinement reconnues.
De quel sujet aimeriez-vous entendre davantage les partis parler dans les prochaines semaines ?
Vieillir dans la dignité. Je veux entendre les propositions des différentes formations politiques pour cette tranche de vie. Cette semaine, la CAQ nous a parlé d’une politique des proches aidants, le PQ des CHSLD, mais ce ne sont que des facettes de cette grande période dans la vie des citoyens. J’espère entendre d’autres propositions humaines qui nous montrent qu’on ne prend pas les citoyens pour des numéros. Il y a beaucoup d’aînés qui refusent de mourir dans un hôpital parce qu’ils craignent les conditions et ce n’est pas normal. Anie Samson a été mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension de 2006 à 2017 et l’une des douze signataires du manifeste à la source de la fondation de la CAQ.