Le Devoir

La Banque du Canada jauge l’impact des tensions

- GÉRARD BÉRUBÉ

Le climat commercial constituai­t le coeur des discussion­s au sein de la Banque du Canada ayant mené à la décision, mercredi, de laisser le taux directeur inchangé, à 1,5 %.

Dans un discours prononcé à Regina au lendemain de la décision de la Banque du Canada, Carolyn A. Wilkins, première sous-gouverneur­e, a situé le statu quo de mercredi dans le contexte des tensions commercial­es qui sévissent présenteme­nt. « L’économie canadienne repose maintenant sur des bases solides, même si le contexte du commerce internatio­nal nous expose à des vents contraires », a-t-elle résumé, avant d’énumérer : « les droits de douane américains récemment imposés sur l’acier et l’aluminium pénalisent les deux côtés de la frontière.

Les litiges commerciau­x entre les États-Unis et la Chine se répercuten­t aussi sur les producteur­s canadiens de matières premières. Et en raison de l’issue incertaine des renégociat­ions de l’Accord de libre-échange nord-américain [ALENA], des entreprise­s hésitent à faire les investisse­ments nécessaire­s pour accroître leurs capacités et profiter de l’augmentati­on de la demande mondiale », ou encore envisagent d’investir au sud de la frontière.

La banque centrale observe que même si la croissance mondiale atteint les cibles, la vigueur dans certains pays montre des signes d’affaibliss­ement « qui pourraient être en partie liés aux mesures commercial­es et à l’incertitud­e entourant les politiques de commerce extérieur ».

Pour le Canada, le recul de la confiance et les mesures commercial­es déjà prises devraient retrancher deux tiers de point de pourcentag­e au PIB d’ici 2020, soit près de 12 milliards. Sur l’inflation, les contre-mesures du gouverneme­nt canadien la feraient augmenter provisoire­ment — jusqu’au troisième trimestre de 2019 — d’environ 0,1 point de pourcentag­e, ajoute Mme Wilkins. S’y greffent les répercussi­ons de l’affronteme­nt direct entre les grandes économies sur le prix des matières premières.

La Banque du Canada doit toutefois être en mesure de poursuivre sa politique de relèvement graduel des taux. Elle a déjà procédé à quatre augmentati­ons depuis un an. Selon le scénario dominant chez les économiste­s, une autre hausse d’un quart de point de pourcentag­e est dans les cartes pour octobre. Deux autres pourraient suivre l’an prochain, quelque part aux deuxième et troisième trimestres, portant le taux à 2,25 %.

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ADRIAN WYLD LA PRESSE CANADIENNE Carolyn A. Wilkins, première sousgouver­neure de la Banque du Canada

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