En envoyant Max Pacioretty à Las Vegas, le Canadien a échangé pour la première fois en 20 ans un capitaine sous contrat
Max Pacioretty quitte Montréal pour Las Vegas alors qu’il était toujours sous contrat
En décidant dans la nuit de dimanche à lundi d’envoyer Max Pacioretty à Las Vegas, le Canadien de Montréal a fait un geste rarissime: il faut remonter près de vingt ans en arrière pour voir un capitaine du Tricolore toujours sous contrat être échangé. La dernière fois, la transaction avait amorcé une « période de transition », mais aujourd’hui, l’organisation refuse toujours de parler de reconstruction.
En mars 1999, Vincent Damphousse s’est envolé avec ses coéquipiers en direction d’Edmonton sans savoir s’il enfilerait l’uniforme du Canadien à son arrivée. La productivité offensive du capitaine du Canadien en fin de contrat avait ralenti et les rumeurs de transaction s’intensifiaient. On lui a finalement appris la nouvelle du haut des airs : il venait d’être échangé aux Sharks de San José en retour de trois choix au repêchage.
À l’époque, le directeur général du Canadien, Réjean Houle, avait expliqué aux médias qu’il s’agissait d’une « décision d’affaires ». « Ces choix nous permettront de mieux vivre notre période de transition », avait-il dit sans détour.
Les successeurs de Damphousse au poste de capitaine, Saku Koivu et Brian Gionta, ont eux aussi changé d’adresse après leur passage à Montréal, mais seulement au moment où ils ont obtenu le statut de joueur autonome.
Pas de « reconstruction »
Le cas Pacioretty rappelle donc celui de Damphousse, puisque l’Américain a appris qu’il poursuivrait sa carrière avec les Golden Knights de Las Vegas alors qu’il restait une année à écouler à son contrat. Il ne faut cependant pas voir dans cette transaction le signe d’une «reconstruction» en cours, a insisté Marc Bergevin lundi.
« Je ne suis pas prêt à utiliser ce motlà, parce que ce mot-là veut dire que je change tout, que je repars à zéro. On ne fait pas ça », a affirmé le directeur général en évoquant la présence de « leaders » comme le gardien Carey Price ou le défenseur Shea Weber.
Bergevin a précisé que l’échange avait été effectué à la demande de Pacioretty et que le résultat qu’on connaît aujourd’hui est dans le meilleur intérêt des deux parties.
En retour de Pacioretty, le Canadien a obtenu les services des attaquants Tomas Tatar et Nick Suzuki, ainsi qu’un choix de deuxième tour en 2019. Tatar, 27 ans, a inscrit 20 buts et 14 passes en 82 matchs l’an dernier avec les Red Wings de Detroit et les Golden Knights. Suzuki, 19 ans, est un jeune espoir sélectionné au premier tour du repêchage 2017 (13e au total).
Ce dernier s’ajoute à une liste déjà intéressante, a fait valoir Bergevin lundi, lors du tournoi de golf annuel du Canadien à Laval-sur-le-Lac.
«Je suis confiant avec les [Jesperi] Kotkaniemi, les [Ryan Poehling]. On a de bons jeunes au centre qui s’en viennent. […] On a de bons jeunes qui poussent dans l’organisation à des positions importantes. »
Le président de l’équipe, Geoff Molson, partage l’optimisme de son directeur général et demeure confiant pour la saison à venir. « Nous avons un avenir qui est plus prometteur, a-t-il répondu aux journalistes qui évoquaient l’exaspération de plusieurs partisans face aux performances du CH. Cette année, on va tout faire pour bien commencer l’année, comme à chaque année. »
À qui le tour ?
Et maintenant, qui portera le « C » chez le Canadien ? Brendan Gallagher ? Shea Weber? Les deux hommes n’ont pas voulu se prononcer sur la question lundi, préférant rendre hommage à leur ancien coéquipier. Tout aussi discret, leur patron n’a pas voulu donner d’indice.
« On va s’asseoir dans les prochaines semaines, on va en discuter, a lancé Marc Bergevin. Mais pour l’instant, je n’ai vraiment pas pensé à ça. »
Repêché au premier tour par le Canadien en 2007 (22e au total), Max Pacioretty a marqué 226 buts et 222 aides en 626 matchs de saison régulière à Montréal. Il est le 19e meilleur buteur de l’histoire de l’équipe.