Le Devoir

Optimisme volontaris­te

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Je suis à la fois agacée par l’optimisme volontaris­te d’une partie des militants de l’environnem­ent (d’autres semblent plus réalistes : « Les illusions perdues », Le Devoir du 5 septembre) et ébahie que d’autres ne baissent pas les bras, quelle que soit la raison pour laquelle ils persévèren­t.

Nous devrions être en train de faire marche arrière à toute vitesse, mais nous n’avons même pas commencé à décélérer et, à moins de se tenir entre « verts », on voit bien qu’une partie importante de la population mondiale ne veut pas (Occident) ou ne peut pas (pays en voie de développem­ent) prendre ses responsabi­lités. Notre civilisati­on arrive en bout de course, et c’est tant mieux, mais, avec un peu de prévoyance, on aurait pu éviter la période de chaos qui présidera sans doute à son effondreme­nt. La Terre et une partie des espèces animales survivront, et cette expérience apparemmen­t cul-de-sac qu’est le genre humain fera place à autre chose.

Dommage pour nous qui savons, en gros, ce qu’il faudrait faire, mais ne le faisons pas parce que notre cerveau n’est pas fait pour appréhende­r des problèmes complexes et à long terme dont les conséquenc­es ne nous touchent pas encore vraiment sérieuseme­nt. Le fait qu’une partie des riches pense qu’ils pourront échapper au chaos en se réfugiant dans un Éden utopique fait qu’ils utiliseron­t leur richesse non pour aider à régler le problème, mais plutôt pour se mettre à l’abri (c’est arrivé souvent dans l’histoire de l’humanité).

Odette Hélie Montréal, le 5 septembre 2018

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