Le Devoir

Les élans solidaires du PLQ

Le parti prend de vitesse QS et promet la gratuité aux étudiants et aux personnes âgées

- MARCO BÉLAIR-CIRINO À LAVAL LE DEVOIR Avec Marie-Michèle Sioui et Améli Pineda

Philippe Couillard a attiré l’attention des étudiants, mardi, en leur promettant le transport en commun gratuit « partout au Québec » d’ici 2022.

Les personnes de tous âges inscrites à temps plein dans un établissem­ent scolaire, ainsi que celles âgées de 65 ans et plus, pourront monter à bord d’un autobus, d’une voiture de métro ou de train de banlieue sans débourser un sou, peut-on lire dans la plateforme électorale du Parti libéral du Québec. « Vous avez devant vous aujourd’hui le plus important engagement en transport collectif du Québec au cours des dernières années ! » a lancé M. Couillard au milieu de l’agora du collège Montmorenc­y mardi matin. La promesse à 200 millions de dollars du PLQ a été accueillie par des applaudiss­ements spontanés de spectateur­s.

Le premier ministre l’a dévoilée à peine quelques heures après la parution d’un sondage Léger-Le Devoir montrant notamment un resserreme­nt non négligeabl­e de l’appui des jeunes au PLQ. « On a préparé cette mesure bien avant le moindre sondage », a précisé M. Couillard en conférence de presse. « Je ne suis pas de ce genre-là, qui navigue au gré des sondages. »

C’était la deuxième fois mardi que l’autobus de campagne du PLQ dépassait, par la gauche, celui de Québec solidaire depuis le coup d’envoi de la campagne électorale. En effet, M. Couillard s’était engagé, au jour 4, à élargir la couverture des soins dentaires de base, aux enfants de 10 à 16 ans d’une part, aux aînés considérés comme à faible revenu d’autre part.

Le chef libéral a appelé mardi les jeunes qui veulent voir ces promesses voir le jour à appuyer sa formation politique, qui contrairem­ent à QS a les moyens de ses ambitions, selon lui. « C’est bien joli de parler de toutes sortes de choses et de projets, mais quand t’es pas capable d’expliquer comment tu vas les financer, t’as un gros problème », a-til fait valoir devant quelques dizaines de collégiens dispersés autour de lui. « Avant de distribuer la prospérité, il faut la générer. »

Des imitations

La promesse libérale n’est pas passée inaperçue dans les cégeps et les université­s. La Fédération étudiante collégiale du Québec a d’ailleurs demandé au chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, s’il comptait emboîter le pas à son adversaire libéral. «Moi, ça me tente énormément», a répondu M. Lisée, lors d’une conversati­on organisée à l’Université de Montréal. « [Mais] je ne vois pas comment on a les moyens de faire ça maintenant sans tomber dans les déficits ou les compressio­ns », a-t-il ajouté.

QS y voit la preuve qu’il propose des idées qui résonnent auprès des Québécois. « Je pense que c’est ça le modus operandi de plusieurs formations politiques à l’heure actuelle. Elles reprennent les idées de QS lorsqu’elles réalisent qu’elles sont populaires et qu’elles résonnent, mais on les transforme sur mesure pour répondre à certaines clientèles spécifique­s », a souligné Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de QS. Du même souffle, il a appelé les électeurs à se méfier des « imitations ».

Par ailleurs, M. Couillard a dit mardi ne pas écarter l’idée d’appuyer financière­ment des sociétés de transport, qui instaurera­ient des tarifs réduits pour les moins nantis. « Je ne tourne pas le dos à une tarificati­on sociale, mais c’est un peu plus compliqué à mettre en place», a-t-il fait remarquer. « Qu’il n’y ait rien à payer du tout pour les jeunes et les aînés, ça me paraît au moins aussi intéressan­t. »

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