Freeland évoque le 11 Septembre et le bon voisinage
À WASHINGTON
La ministre canadienne des Affaires étrangères, revenue à Washington pour les négociations de l’ALENA, a estimé mardi que l’anniversaire des attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis devrait constituer un rappel constant des liens profonds qui unissent les deux voisins.
Chrystia Freeland a estimé que les événements commémoratifs du 11-Septembre devraient insuffler une perspective historique aux discussions commerciales entre les deux pays.
Au début d’une autre journée de discussions visant à dénouer l’impasse en vue du renouvellement de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), la ministre Freeland a rappelé que les deux partenaires commerciaux sont aussi des voisins et que « des voisins s’entraident quand ils ont besoin l’un de l’autre ».
Les négociations de niveau ministériel ont repris mardi alors qu’un peu partout aux États-Unis, et notamment à Washington, on soulignait le 17e anniversaire des attentats de 2001.
Mme Freeland et le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, ont quitté la table de négociation vendredi dernier sans annoncer d’entente, après deux semaines de pourparlers. La ministre canadienne dit avoir parlé à M. Lighthizer pendant le week-end, et ils ont convenu qu’il serait utile de se rencontrer à nouveau cette semaine. Mme Freeland a indiqué que les conversations du week-end « avaient continué d’être constructives et productives ».
La ministre, qui était à Toronto lundi, devait passer la journée de mardi dans la capitale américaine avant de se rendre à Saskatoon pour participer aux réunions du caucus libéral, jusqu’à jeudi. M. Lighthizer, lui, était à Bruxelles lundi pour discuter justement de libre-échange avec l’Union européenne — des pourparlers préliminaires qui doivent reprendre plus tard cet automne.
Ottawa et Washington tentent de parvenir à un accord qui pourrait être soumis au Congrès américain à la fin du mois. Cet accord permettrait au Canada de se joindre à l’entente préliminaire que le gouvernement de Donald Trump a conclue le mois dernier avec le Mexique. Les deux parties ont jusqu’à présent été incapables de s’entendre sur l’accès des États-Unis au marché laitier canadien, l’exemption culturelle pour le Canada et le mécanisme de règlement des différends.
Justin Trudeau commente les négociations
Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré mardi que le Canada restait ferme sur certaines positions, mais pouvait faire preuve de souplesse sur d’autres questions afin d’obtenir un accord.
« Nous avons été vraiment, vraiment fermes sur la nécessité de maintenir des choses comme […] un mécanisme indépendant de règlement des différends qui protège notre exception culturelle et plusieurs autres choses telles que nos producteurs laitiers et la gestion de l’offre » agricole, a déclaré M. Trudeau dans une entrevue à une station de radio de Winnipeg.
« Mais il y a aussi des choses sur lesquelles nous faisons preuve de flexibilité, car il est temps d’actualiser cet accord après 25 ans », a noté le premier ministre libéral, sans préciser quels sont les domaines pour lesquels il était ouvert aux concessions.
« Nous allons simplement continuer à travailler de manière constructive » afin d’en arriver à cette entente qui bénéficiera aux trois parties, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Trudeau a estimé que l’imposition de nouvelles taxes sur l’industrie automobile canadienne, comme menace de le faire Donald Trump, aurait des conséquences « dévastatrices » au Canada, mais aussi aux États-Unis, où cela entraînerait « beaucoup de licenciements ».
Les négociations de l’ALENA pourraient être freinées plus tard cette semaine par l’arrivée sur la côte est du puissant ouragan Florence, qui risque de causer des dommages importants.