Le Devoir

Le libre-échange avec l’Europe profite au port de Montréal

- CHRISTOPHE­R REYNOLDS

L’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne a stimulé le transport par conteneurs et provoqué une vague de recrutemen­t sur les quais, ont indiqué les responsabl­es du Port de Montréal.

Le volume de marchandis­es traversant les portes du deuxième port du pays a bondi de 19,7 % en juillet, par rapport au même mois l’an dernier, atteignant l’équivalent d’environ 147 000 conteneurs de 20 pieds, selon l’Associatio­n des employeurs maritimes (AEM).

Les conteneurs d’importatio­ns ont augmenté de 7,8 % pour atteindre près de 4,33 millions de tonnes au cours des sept premiers mois de l’année, par rapport à la même période en 2017, et l’essentiel de ce trafic provenait d’Europe.

L’AEM, qui assure la formation des travailleu­rs portuaires, ainsi que l’Administra­tion portuaire de Montréal attribuent une grande partie des entrées de conteneurs à l’Accord économique et commercial global (AECG) signé par le Canada et l’Union européenne en 2016.

L’AECG, qui est entré en vigueur en septembre dernier, offre aux entreprise­s canadienne­s un accès plus large à l’un des plus grands marchés du monde.

L’augmentati­on du trafic sur les quais a incité l’associatio­n à embaucher 50 nouveaux débardeurs et 15 auditeurs supplément­aires, et plusieurs terminaux clés ont presque doublé leur temps d’exploitati­on, qui est passé à 17 heures par jour ouvrable.

Selon le président et chef de la direction de l’associatio­n, Stéphane Morency, l’essor s’explique principale­ment par les importatio­ns de métaux et de denrées alimentair­es, allant du vin au fromage, en passant par les travaux effectués sur le nouveau pont Champlain à Montréal, qui doit ouvrir en décembre.

« Il y a beaucoup d’acier sur ce pont. Et plusieurs de ces grosses poutres en L, ces énormes poutres en L, proviennen­t d’Europe », a-t-il observé.

Un recul du vrac

Le trafic d’ensemble au premier semestre a diminué de 4,9 % à 17,75 millions de tonnes par rapport au premier semestre de 2017, selon les chiffres du port.

Un recul précipité des cargaisons de vrac, en particulie­r des exportatio­ns de céréales, a engendré cette baisse, a expliqué le vice-président de la fédération qui représente les chambres de commerce du Québec, Pierre-Yves Boivin.

Serge Auclair, vice-président de l’Administra­tion portuaire de Montréal, a souligné la nécessité de créer davantage d’accords de libre-échange au-delà des États-Unis, à mesure que s’ouvrent les marchés d’Asie et d’Europe de l’Est.

Ottawa a signé des accords, ces cinq dernières années, avec le Honduras, la Corée du Sud, l’Ukraine et, plus récemment, l’Union européenne

La tendance à regrouper des produits tels que les céréales ou les pâtes et papiers dans des conteneurs d’expédition en acier contribue également à expliquer la hausse du trafic de conteneurs, a observé M. Auclair.

L’autorité portuaire espère ouvrir un autre terminal à conteneurs à Contrecoeu­r, au sud de Montréal, afin de répondre à la croissance du marché, qui a augmenté de 14 % en quatre ans, pour atteindre l’équivalent de 1,54 million de conteneurs de 20 pieds en 2017.

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ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Le volume de marchandis­es traversant les portes du port de Montréal a bondi de 19,7 % en juillet, par rapport au même mois l’an dernier.

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