Le Devoir

Legault juge Couillard responsabl­e des « dérapages » identitair­es

- GUILLAUME BOURGAULT-CÔTÉ

L’émergence d’un groupe identitair­e comme La Meute, que François Legault estime être « au bord du racisme », a été favorisée par l’absence d’un « cadre » réglementa­ire autour des signes religieux, a soutenu mercredi le chef caquiste.

M. Legault a affirmé que « le fait que les libéraux ont mis [la réglementa­tion sur les signes religieux] en dessous du tapis depuis dix ans, ça n’a pas aidé. Il y a des gens qui sont inquiets et on n’a pas répondu à leurs inquiétude­s. [Partant de là], il y a exagératio­n et dérapage, et ces groupes-là, à mon avis, c’est du dérapage ».

« Quand on dit qu’on veut interdire les signes religieux pour les personnes en autorité, je pense que ça fixe un cadre. Ça vient dire à certaines personnes : écoutez, oui, on interdit les signes pour certaines personnes en autorité, mais on ne va pas interdire les signes pour les personnes qui se promènent dans la rue, » a-t-il dit en rappelant la position de la Coalition avenir Québec (CAQ).

François Legault a aussi lancé que « beaucoup de gens sont tannés de recevoir des leçons de Philippe Couillard en matière de tolérance ».

Le chef de la CAQ était interrogé alors que son parti de même que le Parti québécois ont récemment porté plainte à la Sûreté du Québec (SQ) concernant des graffitis de La Meute devant certains de leurs locaux électoraux.

Seuils augmentés

Sous un gouverneme­nt caquiste, les seuils d’immigratio­n pourraient raug-

Le chef caquiste a indiqué mercredi qu’il entend abaisser les seuils d’immigratio­n de façon « temporaire », étant prêt à les relever dès 2021

menter dès 2021, a par ailleurs indiqué François Legault mercredi.

Le chef de la CAQ répète tous les jours que son engagement à diminuer les seuils d’immigratio­n (d’environ 52 000 à 40 000) est « temporaire ». « Il y a un rattrapage à faire avec toutes les années libérales où on a excédé nos capacités. Donc, ça va prendre deux, trois ans avant qu’on soit capable de raugmenter, et on va le faire selon la capacité qu’on a de bien accueillir chaque immigrant », a-t-il précisé pour la première fois mercredi.

Sauf que lorsqu’on lui demande comment il évaluera le succès de l’intégratio­n, François Legault reconnaît ne pas avoir de cible claire. « Il y a deux éléments importants, a-t-il dit : 58 % [des immigrants qui arrivent] ne parlent pas français, et 26 % quittent le Québec [après cinq ans]. Moi, je vais attendre que ces chiffres et ces pourcentag­es baissent avant d’augmenter le nombre d’immigrants. »

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