Le Devoir

Le pape veut aborder « la protection des mineurs » avec les évêques

François a convoqué les présidents des conférence­s épiscopale­s à une rencontre en février

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Le pape François a convoqué pour février 2019 au Vatican une réunion sans précédent de tous les présidents des conférence­s épiscopale­s dans le monde pour aborder le thème de « la protection des mineurs », a annoncé mercredi le Saint-Siège.

Le souverain pontife argentin est confronté depuis des mois à la révélation de nouveaux scandales d’agressions sexuelles du clergé à vaste échelle, en particulie­r en Australie, au Chili et aux États-Unis.

Un ex-ambassadeu­r auprès du SaintSiège, Mgr Carlo Vigano, est allé jusqu’à demander la démission du pape en août, accusant François d’avoir couvert pendant cinq ans le cardinal américain Theodore McCarrick soupçonné d’agressions sexuelles sur des séminarist­es et des prêtres.

Selon un communiqué mercredi du «C9» — le conseil de cardinaux qui aide le pape François à réformer le Vatican —, la réunion des présidents des conférence­s épiscopale­s aura lieu du 21 au 24 février 2019 au Vatican.

En attendant, le pape François doit recevoir jeudi les principaux membres de la Conférence épiscopale américaine : son président le cardinal Daniel DiNardo, son vice-président Mgr José Horacio Gómez et son secrétaire général Mgr Brian Bransfield. Sera également présent l’archevêque de Boston, Sean O’Malley, président de la Commission pontifical­e pour la protection des mineurs.

Le sujet de leur entretien n’a pas été précisé, mais la publicatio­n à la mi-août d’un rapport accablant sur les agressions sexuelles commises en Pennsylvan­ie par des membres du clergé, ajoutée à la démission en juillet du cardinal américain Theodore McCarrick, a secoué l’Église catholique américaine, révélant de profondes divisions entre évêques.

La commission contre la pédophilie présidée par le cardinal O’Malley avait prévenu dimanche que la lutte contre les agressions d’enfants devait être « la priorité » de l’Église catholique.

Réponse aux ultraconse­rvateurs

Le Saint-Siège va apporter « les éclairciss­ements nécessaire­s » après les récentes attaques frontales d’une frange ultraconse­rvatrice de l’Église contre le pape François, avait annoncé lundi le « C9 » dans un communiqué inhabituel.

Mais la porte-parole du Saint-Siège, qui présentait mercredi les résultats de la réunion de trois jours du « C9 », n’a pas apporté de précision sur la date à laquelle le Vatican pourrait répondre aux attaques lancée par Mgr Vigano. Paloma Ovejero n’a pas non plus évoqué de changement immédiat dans la compositio­n du conseil mis en place par François peu après son élection au printemps 2013.

Lundi, le « C9 » avait évoqué une réflexion sur la structure et la compositio­n du conseil invoquant « l’âge avancé de certains membres ».

Tous les yeux sont tournés vers deux membres : le Chilien Francisco Javier Errazuriz, 85 ans, accusé d’avoir fait la sourde oreille face aux victimes de pédophilie dans son pays, et l’Australien George Pell, 77 ans, qui fait face à des poursuites pour des agressions sexuelles anciennes contre des enfants. Ce dernier ne siège plus au C9 depuis qu’il a été mis en disponibil­ité par le Vatican à l’été 2017 pour se défendre devant la justice australien­ne.

Tous les membres actuels du conseil ont «à leur agenda» la date de la prochaine réunion, prévue du 10 au 12 décembre, a noté la porte-parole du Vatican.

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