Pierre Lapointe et Philippe Brach partent en tête à l’ADISQ
Les auteurs-compositeurs-interprètes cumulent 24 nominations à eux deux
La liste de leurs nominations occupe une pleine page. À eux deux. Unanimité pour Pierre Lapointe, unanimité pour Philippe Brach. Pour ainsi dire partout où ils pouvaient être nommés, qu’il s’agisse des « nominations artistiques », des « nominations industrielles décernées à l’artiste » ou des « nominations industrielles en lien avec l’artiste ou le projet artistique », l’un et l’autre se signalent avantageusement.
Tout additionné, ça leur fait 24 nominations. Lapointe a plus de mentions à son nom, Brach a un plus grand total en incluant les collaborateurs. À croire que l’on a fait exprès pour que la fête des 40 ans de l’ADISQ soit doublement événementielle.
Le dévoilement des artistes pressentis au podium, qui avait lieu mercredi au Club Soda, ressemblait en cela à ces présentations d’affiches de boxe à Las Vegas: un peu plus et on nous disait que les grands champions allaient s’affronter lors du match décisif pour la ceinture. Paris ouverts, faites vos mises ? C’est presque ça.
La lecture des catégories avait tout de la liste des attributs respectifs. Jugez plutôt : tous deux concourent pour le Félix du «choix de la critique»; tous deux sont en lice dans la prestigieuse catégorie « auteur ou compositeur de l’année » (avec divers collaborateurs) ; tous deux pourraient remporter le Félix du « spectacle de l’année – auteur-compositeur-interprète ». Même la statuette de la « vidéo de l’année » pourrait aller à Pierre Lapointe comme à Philippe Brach.
De la pochette à la conception des éclairages, de la prise de son au sonorisateur, la plupart des membres de leurs équipes d’élite se font risette, au coudeà-coude. Ça va être du sport lors des galas du 24 et du 28 octobre.
Et les autres ?
Relativisons quand même : il y a 109 artistes et 76 artisans en nomination au moins une fois. Allez voir la liste complète sur le site palmaresadisq.ca, il y aura du monde à la grand-messe de l’industrie musicale québécoise.
Relativisons derechef : pas loin, dans l’immédiat sillage des champions, un Loud et un Hubert Lenoir côtoient une Isabelle Boulay, une Lydia Képinski, un Tire le coyote dans le cénacle des plébiscités de l’année. Avec six ou sept nominations chacun et chacune, la donne est remarquablement partagée au sommet.
Ludovick Bourgeois et Marc Dupré sont également dans les parages, tout comme 2Frères. Paris à réviser ? Il n’est pas trop tard.
Il y a certes des catégories où les probabilités sont grandes : pour la chanson de l’année, on a forcément Fille de personne II du phénoménal Lenoir dans le collimateur, malgré les titres forts des Patrice Michaud, Émile Bilodeau et compagnie. Pareillement, on voit mal comment le Félix de l'« album de l’année – folk » pourrait échapper au Désherbage de Tire le coyote
Il y a aussi, notons-le, des catégories majeures où, encore et toujours, la parité hommes-femmes relève de la science-fiction : seule Lydia Képinski s’immisce parmi les choisis de la critique, et seule Fanny Bloom pourrait succéder à Klô Pelgag dans le cercle encore très fermé des « auteurs ou compositeurs de l’année ».
Comme quoi, dans l’univers pas particulièrement enchanté de nos valeureuses créatrices d’immortelles, le combat ne fait que continuer.
Il y a aussi des catégories majeures où, encore et toujours, la parité hommesfemmes relève de la sciencefiction