Une place sur mesure
Idéalement, une ergothérapeute devrait visiter les classes flexibles pour évaluer chaque enfant et déterminer avec lui les postes de travail qui sont les plus adaptés à sa posture et qui lui offrent le meilleur soutien pour son écriture. « Il ne faut pas juste que ce soit l’fun », insiste Josiane Caron Santha.
Par exemple, si la musculature d’un enfant est plus faible au niveau du tronc, il aura tendance à s’affaisser et à moins bien tenir sa tête. Le choix d’un siège ballon ou une position en tailleur à terre ne seront donc pas adaptés pour lui. Sa capacité à bien tenir et à maîtriser son crayon en sera altérée, explique Mme Caron Santha.
Mais là réside le principal frein à l’aménagement flexible des classes : le financement. Mme Mélanie songe à faire venir une ergothérapeute dans sa classe… mais le budget manque cruellement. Pour aménager sa classe, l’enseignante a d’ailleurs puisé dans ses poches et a épluché les petites annonces sur Internet afin de trouver du matériel adapté.
« J’ai aussi réussi à trouver plein de mobilier dans l’école », glisse-t-elle, l’oeil allumé. Les dossiers qui permettent de s’asseoir à terre ont été réquisitionnés à la bibliothèque et des pieds de table ont été sciés pour fabriquer des tables basses.
Voilà justement ce qui propulse le mouvement du flexible seating : la motivation des enseignants, indique Josiane Caron Santha. « Ils ont le désir d’expérimenter une nouvelle façon d’enseigner », se réjouit-elle.
Pour Mélanie Lachapelle, c’est le besoin de se réinventer à un moment charnière de sa vie qui a agi comme un véritable moteur. « C’est un projet qui m’allumait, confie-t-elle. Encore tous les jours, ça me force à me renouveler et à me questionner. Et j’adore ça. »
Et au-delà de l’aménagement de la classe, n’est-ce pas cette étincelle qu’il faut retrouver dans le regard de chaque enseignant ?